Il n'est point de constance dans leur noir venin

01/08/2025

Il n'est point de constance dans leur noir venin,
La haine les consume, les ronge au matin.
Leurs mots sont des cendres soufflées par le vent,
Un jour fulminant, l'autre doux en prétendant.

La calomnie s'enroule comme une vipère lasse,
La médisance éclate, puis retombe et s'efface.
Mais rien n'est enraciné, rien n'est cohérent,
Car même dans la rage, leur cœur est inconstant.

Ils prêchent le stoïcisme, la paix des grands sages,
Mais publient leurs vertus sans vivre leur message.
À quoi sert d'écrire des leçons d'élévation,
Si l'on crache en secret au creux de chaque union ?

La sagesse n'est point une pose de façade,
Elle se tient debout, même sous les salades.
Avant de publier la paix sous un beau ciel,
Encore faudrait-il qu'elle vous soit essentielle.

Répondons donc au père autoproclamé de l'orthodoxie,
Non par l'insulte, la colère ou la tyrannie,
Mais par la voie des anciens, douce et éternelle
La poésie, flèche d'or dans une main fraternelle.

Car là où le pouvoir s'impose et se nomme,
Nous faisons résonner le Verbe, et non le dogme.
Que les masques tombent, que les trônes chancellent
Nous parlons en druide, et la parole est belle.

Ils voulaient des serments, rédigés sans espoir,
À l'encre de la haine, du mépris, du devoir.
« Jurez, disaient-ils, d'exclure l'OBOD, ces crétins,
Que leur voie soit flétrie, que leur nom ne soit rien. »

Je n'ai pas voulu suivre leurs rituels tracés,
Mais jamais je n'ai songé à les effacer.
Je n'ai pas rejeté leurs voix ni leurs débats,
Ni les êtres sincères marchant à leurs pas.

Druide libre, né d'un chêne sans chaîne,
Je n'ai juré que l'harmonie, jamais la haine.
Et parce que j'ai tendu une main fraternelle,
Ils ont crié blasphème, trahison éternelle.

J'ai lié ma bannière à celle de la CPM,
Avec respect, en paix, sans jeu ni stratagème.
Un liage d'honneur, un pas vers l'unité
Mais pour Auetos, ce fut un crime à juger.

Il m'a jugé en place publique, sans droit ni recours,
Parce que j'avais vu dans ces frères un amour.
Parce que j'ai dit : « La voie est plurielle,
Et la sagesse embrasse ce qui est réel. »

Mais aujourd'hui, que voit-on ? Quel retournement !
Lui, si prompt à chasser, pactise doucement.
Le voilà main dans la main avec ceux qu'il bannissait,
Chien et chat avec les initiateurs qu'il a tant méprisait.

Ceux-là mêmes, jadis conspués dans ses discours,
Sont devenus ses compagnons, du moins pour quelque tour.
Et ses frères d'hier, ceux qui l'ont soutenu,
Il les a reniés effacés et vendus.

Il méprise les Druides qui portent la saie longue,
Ce vêtement d'humilité que la pureté féconde.
Il raille ceux qui parlent le breton en secret,
Comme si la langue des aïeux l'embarrassait.

Où sont passées les valeurs qu'il clamait ?
La droiture ? L'honneur ? La fidélité ?
À la place, des alliances contre nature,
Des rires feints, des pactes sans structure.

Mais nous, nous tenons.
Nous, les oubliés du dogme,
Nous, les fils de la lande, les mères de son ombre.
Nous n'avons ni renié nos amis ni notre rang,
Et notre foi ne change pas au fil du vent.

Notre fraternité est claire, sans duplicité.
Elle s'enracine dans la terre, pas dans l'orgueil.
Ceux qui l'éprouvent savent qu'elle ne trahit pas.
Et ceux qui nous jugent… ne la comprendront pas.

Sept années de marche, de rires et de foi,
Sept années de débats, de silences, de lois.
Fraternité sincère, sans masque ni décor,
Tissée de confiance, de projets, d'efforts.

Et puis, un jour, le masque est tombé
Une tirade d'acide pour tout effacer.
On déforme, on accuse, on salit sans détour
Mais moi, je n'ai pas crié. J'ai attendu mon tour.

Je n'ai pas répondu.
Je ne me trahis pas.
Car la dignité parle
Quand le mensonge aboie.

À ceux qui doutent, je pose simplement
Trois questions, brûlantes, comme un serment :

Sept ans de fraternité… pour qu'au final je ne sois rien ?
Une incohérence crasse, un revirement sans lien.
Le père sévère serait-il devenu… le Père Noël ?
Moi, je l'ai connu froid, tranchant comme un scalpel.

Ce n'est pas une critique, c'est un constat sincère :
Il n'a jamais été tendre, mais orgueilleux et fier.
Alors ce ton doucereux qu'il affiche aujourd'hui
Ne sonne pas vrai du moins, pas pour lui.

Mais qu'a donc fait le petit sorcier inculte
Pour mériter les foudres, l'exil et l'insulte ?
A-t-il trahi ? A-t-il menti ?
Non. Il a juste… dit non.

Il a refusé de livrer les contacts médiatiques
De la Charte éthique ce fruit symbolique.
Non pas une charte dogmatique, orthodoxe ou figée,
Mais un serment d'honneur que tous ont voulu signer.

La Charte éthique, c'est la CDA qui l'a portée,
Avec d'autres collèges, unis, divers, sincères.
Un acte de foi moderne, un pont vers l'univers,
Pas un texte d'allégeance à une seule lumière.

Mais voilà que certains, sans scrupule ni mémoire,
Ont voulu la capturer, la détourner sans espoir.
Ils voulaient en faire un outil de ralliement,
Pour faire briller leur drapeau, au nom d'un seul courant.

Et maintenant, dites-moi sans détour
Qui partit en Catalogne, porteur d'un ancien jour ?
Qui concrétisa la Charte du Druidisme Orthodoxe,
Sans orgueil, sans conquête, sans paradoxe ?

C'est moi, oui, et la Comardiia,
Druuidiacta Aremorica, droite et fière de ses pas.
Ce n'était pas pour dominer, ni pour s'imposer,
Mais par confiance d'Auetos qu'on m'a désigné.

Il avait choisi notre voix, notre geste,
Pour graver dans le marbre la parole qui reste.
Et qui, ensuite, par souci d'unité,
Qui a voulut lier les deux Chartes, sans jamais exclure ni rejeter ?

Ce fut encore la CDA, main tendue,
Pour que les libres et les rigides ne soient pas rompus.
Mais dans sa chronique, il n'est rien resté
Que mensonge, calomnie et ingratitude jetée.

Pas un mot d'honneur, pas un souffle de remerciement
Seulement l'ombre des trahisons déguisées en serments.

Et qu'a donc appris ce jeune sorcier à ce « père du Druidisme » ?
Des choses simples, oui, pour un rite empreint de réalisme :

Que nul ne cherche refuge dans l'ombre des démons,
Lorsqu'il se dit druide, fils des saisons.
Et qu'il ne dresse pas son ego en autel
En prétendant servir le Monde, l'Éternel.

Je lui ai dit, avec respect mais conviction :
Je suis Druide des Celtes, pas de ta religion.
Le Druidisme ne t'appartient pas. Il est vivant,
Multiforme, ancien, libre comme le vent.

Et s'il faut pour cela que je sois l'exclu,
Le renégat, le sorcier perdu…
Alors soit. J'assume ce chemin sans couronne,
Mais avec les Dieux et les Déesses qui résonnent.

Ô vous, gens des terres où la fouine s'enfuit,
Si vous aviez marché dans nos bois, dans nos nuits,
Si vous aviez connu l'esprit de la CDA,
Vous sauriez qu'ici, depuis mille lunes déjà,

Depuis 1988, au premier Conseil sacré,
Une loi nous guide : l'honneur ne peut plier.
Un druide qui, par ses mains, ses actes ou ses mots,
Cause le crime ou le délit, souille nos flambeaux.

Il peut se voir retirer la lignée de la CDA
Pour protéger l'assemblée et la clarté des lois.
C'est ce que nous avons fait, sans haine ni rancune.
Mais jamais nous n'avons jeté malédiction aucune.

Car ce que vous ignorez, au-delà des rumeurs,
C'est qu'Auetos lui-même prêta plume et ferveur
Pour m'aider à écrire la cérémonie
Mais lui voulait la teinter de malédictions bannies.

Il voulait invoquer les gestes des anciens,
Ces actes que nous jugeons inhumains.
Nous avons refusé par respect, par droiture
De souiller la lumière par l'ombre des blessures.

Mais aujourd'hui, sachez-le, que nul ne s'abuse :
Vous n'êtes plus de la CDA, ni de sa muse.
Car la fraternité se garde dans le cœur,
Et se perd lorsqu'on s'égare loin de l'honneur.

Ils ont bâti des trônes sur des cendres sacrées,
Couronné d'or un père qu'ils se sont inventé.
Le Druidisme, jadis sentier d'âme et de paix,
Devient fer, devient dogme, devient loi sans clarté.

Orthodoxes, disent-ils, gardiens de la rigueur
Mais la rigueur devient rage, et la foi, leur fureur.
Qui ne pense en leur langue est traître ou renégat,
Et l'arme de leurs mots frappe comme un glas.

Ils parlent de Vérité mais sèment la discorde,
Mentent sans frissonner, salissent sans remords.
Un frère, disais-je, que j'aimais sans détour,
Voulut m'utiliser, corrompre mon amour.

Il convoitait les fruits que la Charte a portés,
Mais oublia qu'un jeune "inculte" les a plantés.
La CDA fut forge, la flamme et la matière
Mais dans leurs récits, elle n'est que poussière.

« Qui entre ici, » disent-ils, « se soumet à l'Auétien »,
Et le doute est péché, et la liberté, rien.
Ils jugent, ils condamnent selon leur humeur,
Et bâtissent des procès comme en temps de terreur.

Soyez prudents, vous qui cherchez la lumière :
L'accueil sera doux, puis viendra la poussière.
Quand vous direz "non", quand vous direz "je pense",
On vous traînera nus dans leur salle d'audience.

Auetos crie contre l'Église, brandissant sa rancune,
Fier d'avoir outragé l'évêque sous la lune.
Il crache sur les croix, il maudit les autels,
Mais sa bouche répète des sermons éternels.

Il rejette le prêtre, sa mitre, son latin,
Mais il prêche lui-même, le dogme à la main.
Il nomme « Père » son nom, comme un pape ancien,
Et bâtit un trône sur l'ombre du chrétien.

Je lui ai dit un jour et mes mots étaient clairs
Qu'il traîne la haine comme d'autres leurs prières.
Chrétien dans le geste, mais druide dans l'orgueil ?
Il transforme les rites en chaînes et en deuil.

Il poursuit l'Inquisition sous d'autres étendards,
Avec des mots de fer et des silences blafards.
Il veut des convertis, des serments à la neige,
Et traque les libres comme bêtes en alpage.

Il dit : « Hors de ma voie, tout est illusion »,
Mais sa voie n'est qu'un mur, un cri, une prison.
Il impose son nom comme un sceau sur la chair,
Et rejette l'âme qui ne marche à l'envers.

Orthodoxe, dis-tu, comme on dit « sacré cœur »,
Mais ton orthodoxie n'a que le masque et l'ardeur
Des vieux dogmes gelés, sans souffle et sans cortège,
Ton orthodoxie sent la vieille neige.

Le Druidisme n'est pas leur empire stérile,
Il est vent, il est sol, il est source subtile.
Qu'ils gardent leurs couronnes, qu'ils s'étouffent de fiel :
Moi, je reste avec les miens, et les Dieux éternels.

Certains pourraient se demander : pourquoi un poème ?
Parce qu'il le mérite malgré l'ingratitude,
Malgré la trahison, les silences, les rudes
Mensonges jetés comme des pierres dans l'arène.

J'avais foi en cet homme. Oui, j'y ai cru.
Je l'ai défendu quand nombre d'entre vous
Le prenaient pour un extrémiste, un esprit confus.
Peut-être aviez-vous raison, je ne l'ai jamais su.

Mais je ne peux me résoudre à l'insulter tout entier.
Nous avons partagé, œuvré, marché, rêvé.
Je ne renie pas l'histoire, je regrette simplement
L'homme qu'il est devenu, froid, distant, déformant.

La « Braterta Concano » sonnait doux à nos cœurs,
Ce mot d'unité avant la chute et la peur.
Mais tout a basculé un treize janvier noir,
Quand s'est levée la discorde, au fond de nos espoirs.

Ce jour-là, autour d'un projet partagé,
Une simple divergence fit tout basculer.
Ce n'était qu'un désaccord, presque anodin,
Mais il devint le germe d'un rejet soudain.

Alors, dans un message teinté de vanité,
Il m'écrivit, avec une étrange fierté :
« Je ne voudrais pas jouer le Mélenchon, mais…
Le père du Druidisme orthodoxe, c'est moi.

Donc la Celtiacon Certocredaron Credima,
Est le centre, le cœur, la voix et le karma.
La Braterta Concano, disons-le clairement,
Est un outil d'orthodoxie, un engagement.

Elle est cadre, elle est règle, elle est voie rituelle,
Pour ceux qui acceptent l'orthodoxie 'Auetienne'. »

Mais ce n'était pas ce que nous avions convenu.
Car la Braterta, dans nos textes, dans nos vœux,
Était une entente libre, fraternelle, ouverte,
Un lien d'amitié entre clairières découvertes.

Des groupes indépendants, unis,
Pour bâtir l'avenir, sans chaînes ni cléricalisme.
Ce courriel fut pour moi un point de rupture.
Devant les Dieux, j'ai vu s'ériger ta posture.

Tu te faisais « Père », ou peut-être « Pape »,
Et tu doutais de nos mots, de nos actes, de nos pactes.
Alors je t'ai appelé. Je me suis fait dur.
Non par colère, mais par pure blessure.

Je t'ai dit ce qu'il fallait dire, en toute clarté :
Je suis Druide de la Religion des Celtes,
Pas le druide d'une religion d'Auetos,
Ni prêtre d'un dogme inventé, ni vassal d'un trône d'os.

/I\
Uindocaruos


Je n'en dirai pas davantage. Si certains préfèrent prêter l'oreille aux vomissures de nos détracteurs, libre à eux. Mais sachez que vous pouvez aussi choisir d'écouter notre version.

Ni la Comardiia Druuidiacta Aremorica, ni moi-même n'avons honte de quoi que ce soit.

J'espère désormais que la tempête s'apaisera et que les réponses se feront dans l'œuvre pour le Druidisme, et nulle part ailleurs.

illustration : 1- Educatout 2- Les signatures officielles de la Charte du druidisme orthodoxe datent d'une époque où nous étions encore signataires, et où notre assemblée comme ma personne avait quelque valeur aux yeux du « père du druidisme orthodoxe ». Quant au tribann placé sous son nom, vous lui poserez la question : il en a inventé une nouvelle signification, car, voyez-vous, Sa Seigneurerie est au-dessus des symboles… même les plus anciens.