Je pleure sur l'errance de l'homme

17/11/2025

Je pleure sur l'errance de l'homme,
sur ses pas perdus dans le vent,
sur son cœur qui vacille et se nomme
maître du monde en s'égarant.

Je pleure sur ses routes brisées,
sur ses tempêtes sans saison,
sur ses promesses vite effacées
au premier souffle de déraison.

Je pleure sur sa quête infinie,
là où l'orgueil masque la peur ;
il cherche un ciel, perd sa vie,
et se déchire à chaque heure.

Je pleure sur ses lourdes victoires,
sur ses batailles sans combat,
sur l'ombre qu'il prend pour sa gloire
et qui finit toujours en bas.

Je pleure sur son âme égarée
qui rêve de paix mais s'affronte,
et dont la lumière, trop serrée,
s'éteint souvent sans qu'il la montre.

La nature, les Dieux éveillent l'esprit des hommes,
leur murmurent au cœur le secret des saisons ;
dans le frémir du vent, dans le chant où tout se nomme,
ils retrouvent la trace oubliée de leur raison.

Les astres, chaque nuit, enseignent la mesure,
et la terre profonde apprend l'humilité ;
car nul ne peut marcher sans sentir la blessure
de l'orgueil qui s'égare aux portes de la vérité.

Les Dieux veillent en silence, au détour des frontières,
dans l'ombre d'un rocher, dans l'essor d'un matin ;
ils parlent par la pluie, par le feu, par les pierres,
et l'homme comprend mieux en écoutant leur chemin.

La nature alors relève son empire ancien,
et l'âme, pas à pas, se défait de ses chaînes ;
car celui qui écoute les Dieux sur son chemin
voit la paix renaître au cœur même de ses peines.
Il découvre en silence, au creux de sa propre voix,
que le monde et l'homme ne sont qu'une seule voie .

/I\
Gwengarv (Uindocaruos)