Les Adeptes des Arts, d'hier à aujourd'hui

06/09/2025

Je discutais ce matin avec un ami, de ma manière d'écrire, et des réticences qu'elle peut susciter. C'est que je suis, de base, un littéraire. Le reproche qu'on m'adressa alors souvent était le suivant : si tu es un littéraire, tu peux très bien t'adapter à ton lectorat. Ce n'est pas si sûr, en vérité.

Nous avons tous nos tics & nos trucs, dans la vie : demandez-vous, si vous seriez capable de vous en débarrasser si facilement. La réponse est évidente : vous ne pouvez pas vous débarrasser si facilement de vos tics & vos trucs. Surtout si, comme moi, vous tenez au singularisme.

Or, nous y tenons tous, dans la modernité, au singularisme. C'est ainsi que la modernité s'est construite : sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et sur le droit du citoyen. On ne reviendra pas si aisément là-dessus, même si les conditions d'existence précarisées et standardisées mondialement, troublent cette démarche.

Par exemple, qu'est-ce que le genre cyberpunk, sinon une scénographie podium exacerbée, de chaque idiosyncrasie, dans un monde lénifié ?

Néanmoins, observons que l'individualisme, fut d'abord un mouvement d'épanouissement individuel, à la Renaissance. Qui se fondit sur les humanités dites classiques, c'est-à-dire gréco-latines. Les Latins nommaient humanitas, humanité, la culture. Nous disons toujours les humanités, quand nous voulons parler des sciences humaines, sociales, philosophiques et spirituelles.

Je vois mal comment, aujourd'hui, un druidisant pourrait s'en passer, lui qui d'ailleurs s'inspire des Dieux : les Adeptes des Arts (des Savoirs, Savoir-Faire et Savoir-Être). L'humanisme, compris non comme anthropocentrisme, mais comme (poly)théocentrisme, valorisant les Humains artiaux (ayant de l'artialité, des arts).

Dès lors, tous les reproches qui me sont adressés tombent dans la tourbe. La bonne nouvelle, c'est que, là, ils servent au moins à quelque chose...

Nous héritons des Celtes, c'est-à-dire des Artiaux. C'est cela, précisément, qui nous différencie des Danes (Germano-Scandinaves) et des Romains, et qui nous rapproche des Ibères et des Hellènes. Mais, sur les Héllènes, les Danes et les Romains - les Ibères étant méconnus, mais frères des Celtes - il est certain que les Celtes sont adeptes du perpetuum mobile, mouvement perpétuel. Comme la Renaissance, au terme de laquelle réémergea le druidisme, avec les Lumières.

Bon gré mal gré, nésciemment, notre modernité est un atavisme celtique diffusé, bon an mal an, à toute la Terre. Il en est ainsi. Comment renoncerai-je à cela, sinon au prix de moi-même ?

Segodanios

A lire : Diuiciacos - Lettres à Excingos : une polythéologie de la Déesse Naria, éthique praticienne