Les Anciens Druides : historiologie

08/06/2025
Sanglier, symbole druidique [1], dans son habitat naturel (Grünwald, Bavière) : l'Allemagne du Sud était clairsemée de clans celtes.
Sanglier, symbole druidique [1], dans son habitat naturel (Grünwald, Bavière) : l'Allemagne du Sud était clairsemée de clans celtes.

Dans la religion et la mythologie des Celtes (dont ressortaient les Gaulois), le titre de druide désigne une haute fonction polyvalente mais méconnue, des sociétés celtiques de l'Antiquité continentale européenne occidentale à la féodalité européenne insulaire de Grande Bretagne et d'Irlande, depuis les témoignages gréco-romains jusqu'aux mythographies monacales galloises et irlandaises.

Dans l'ensemble, il ressort que le (voire la) druide (dite aussi druidesse[2]) est une personne appartenant à la classe dirigeante, exerçant divers types de fonctions entre le sacerdoce, la magistrature, la connaissance et la magie. Seul un druide est historiquement connu : Diuiciacos ; les autres sont mentionnés par les mythographes.

Étymologie

Probablement du proto-celtique dru- (préfixe intensif, assonnant avec deruos, chêne[3]) et -uid- (vision/savoir, comme la racine sanskrit de Veda, en Inde) soit littéralement très-connaisseur ou très-savant[4], voire par jeu de mot connaisseur/savant du chêne : chêne se dit d'ailleurs derw (ou derv/dero) en breton et, sur une racine galloise semblable, se forme le mot derwydd, druide[5] — cela plaît beaucoup, à cause de l'anecdote plinienne de la coupe du gui sur un chêne.

Chêne croissant sur le site d'Upper Lemington, village perdu près de Lower Lemington, Gloucestershire, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre.
Chêne croissant sur le site d'Upper Lemington, village perdu près de Lower Lemington, Gloucestershire, dans le Sud-Ouest de l'Angleterre.

Ainsi, le linguiste Xavier Delamarre se fonde sur le terme indo-européen *dóru/*dru-, arbre/bois, pour y voir également ceux qui connaissent l'arbre (sous-entendu : l'arbre du monde) et par extension les savants[6] mais non au sens botanique du terme : au sens cosmogonique de l'Arbre du monde[7],[8]. Cette thèse est catégoriquement réfutée par Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux, pour qui « il n'existe aucune possibilité immédiate de relier le nom des druides à celui du chêne dans la religion gauloise dervo-, irlandais daur, dar, gallois derw, breton derv) »[9] : l'association aurait été fautivement faite par les Gréco-Romains, qui pensaient que le mot était associé au grec : δρυς, drus, à cause des rites associés à cet arbre même chez les Romains[10]'[11].

Alors, le linguiste Émile Benveniste part de l'indo-européen *der-w/dr-ew, ferme/solide ; où le druide devient celui qui sait fidèlement, celui qui a une vision vraie, certaine[12],[13] — ce qui corrobore l'idée d'ensemble.

Débat sur les dénominations

Les antiques druides ne pratiquaient pas de « paganisme » en ce sens que la notion est chrétienne, depuis Rome, signifiant des contrées, pays (pagi, sing. pagus) connoté aussi de barbare, rustre et donnant nos paysan, paillard : la notion de « (néo)paganisme » est donc une dénomination de cultures chrétiennes et post-chrétiennes, que l'on peut anachroniquement qualifier de post-coloniale, puisque les anciennes coutumes furent détournées et écrasées par le monothéisme[14].

De même, la notion de druidisme relève de l'épistémè dix-neuviémiste, qui parla aussi de brahmanisme, ce qui reviendrait à parler de prêtrisme et d'imamisme pour les monothéismes (rabbinisme existe, et dépend de la même épistémè). Aussi, le celtologue à l'université de Rennes Grégory Moigne, préfère parler de religion des Celtes ou de mythologie celtique pour l'Antiquité, et de druidisme pour le néodruidisme (jusqu'à qualifier ses derniers adeptes de druidistes[15],[16]) réservant la notion de druide, druidicat à l'Antiquité de même.

Quoiqu'il en soit, comme toujours, c'est l'usage sociolinguistique qui tranche (ou ne tranche pas) et toutes ces notions sont indifféremment utilisées dans les sociétés actuelles. Les choses dépendent parfois de la stratégie pragmatique du locuteur : néodruidisme est communément à charge de renouveau et de rupture avec l'Antiquité, eu égard à l'usage épistémique de druidisme, mais l'épistémologie critique et historiographique du suffixe -isme développée par Moigne est édifiante, et revient au même. La plupart des celtisants savent très bien, de manière « insue[17] », qu'ils parlent des néodruides en disant druides[18], etc.

Enquête originaire sur l'ancien druidisme et spéculations doctrinales

Entre Est et Nord : de Pythagore au « Nord hyperboréen », et retour

Durant la Protohistoire, c'est-à-dire à la périphérie de l'Histoire écrite par d'autres civilisations plus lettrées, il est désormais démontré que les Celtes savaient écrire en alphabets ibère, hellène, latin et ogham[19]. Néanmoins, ils n'utilisaient l'écrit a priori que pour les tâches quotidiennes, et ne nous ont pas laissé eux-mêmes de mentions du mot druide en langue celtique[20]'[21], ni rien concernant leurs doctrines[22] ou l'initiation[23].

Buste de Pythagore, copie romaine d'un original grec, exposé au musée capitolin de Rome.
Buste de Pythagore, copie romaine d'un original grec, exposé au musée capitolin de Rome.

Comme les pythagoriciens, ils privilégiaient l'oralité. Où « Pythagore apparaît comme un maître des druides », celui qui les aurait initiés à une sagesse ancestrale qu'il n'a pas élaborée lui-même, mais reçue par initiation grâce aux sages de l'Égypte et de l'Inde[24]. Impossible de vérifier si cette thèse est historique ou apocryphe néanmoins, du fait de l'absence de preuves archéologiques.

« Les contacts entre Celtes (...) et pythagoriciens de deuxième et troisième générations [restent] envisageables » du fait que des rapports entre la Gaule ancienne et l'Hellénikè sont amplement prouvés[24] jusque dans la mythologie[25]'[26].

Jules César évoque une origine insulaire du druidisme, toutefois :

« On croit que leur doctrine est née en Britannia, et a été apportée de cette île dans la Gaule ; de nos jours encore ceux qui veulent en faire une étude approfondie vont le plus souvent s'instruire là-bas »[6]

Pourtant, cette thèse n'est absolument pas confirmée, elle non plus[27]. Elle fait spéculer — notamment à l'extrême-droite, qui confond volontiers Celtes et Danes[28] — quant à l'Hyperborée, contrée légendaire dont rêvaient les Hellènes avant tout[29]'[30], car des mythèmes laissent penser que le Nord restait symboliquement prégnant, où les Celtes voués à de hautes ou grandes choses, allaient se former.

Reste que si la Britannia était peut-être un centre de formation druidique, axialement sur l'île de Mona (aujourd'hui Anglesey)[31]'[32], elle a pu le devenir avec le temps, sans qu'il soit nécessaire d'y originer les doctrines. Car on lit bien chez Diogène Laërce[33]'[34] :

« Sotion dit que les philosophes perses sont les mages, les Babyloniens, les Chaldéens, les Indiens, les gymnosophistes, et parmi les Celtes, les druides et les semnothées [c'est-à-dire révérends]. »
Praire d'Anglesey, aujourd'hui.
Praire d'Anglesey, aujourd'hui.

À l'Est : après Pythagore et jusqu'en Inde archaïque et retour, vers « un autre Nord »

Ce qui nous ramène à Pythagore, peut-être pas de manière pivotale, mais emblématique : l'univers religieux des Gaulois n'était pas éloigné de celui des Hellènes, et par eux des Égyptiens et des Hindous, tant dans le domaine esthétique que social : « Chaque peuple gaulois a ses Dieux, (...) Dieux à figure d'animaux, Déesses-mères issues des temps les plus anciens », écrin culturel ne pouvant que faciliter l'installation de croyances philosophiques religieusement élaborées, comme l'incarnaient le pythagorisme (sur le plan philosophique) et l'orphisme (sur le plan cultuel) des anciens Grecs[24] ; correspondance spirituelle qui était un truisme à l'époque-même des Gaulois et des autres peuples celtes :

« Ce qui, dès l'Antiquité, a rendu légitime la comparaison entre druides et Pythagore, ce sont, à l'évidence, un certain nombre de croyances métaphysiques. Celle en la réincarnation ou métempsychose occupe la première place[24] »

Ainsi, on retrouve de nombreux points communs entre les croyances des druides et celles des pythagoriciens[24], avec notamment la croyance en la réincarnation à la mort de l'homme dont l'âme va se réincarner en diverses destinées. C'est potentiellement la raison pour laquelle les guerriers n'éprouvaient aucune peur lors des batailles (c'est du moins la conclusion que tirent les Romains face au courage des guerriers celtes au combat — cf. Gwenwedd, Tír na nÓg et Avalon).

Des confusions dans la lecture des textes ont suggéré la notion de réincarnation, mais celle-ci est inexistante. On a le plus souvent confondu la réincarnation et la métempsychose ou la transmigration. Bien que les contacts avec les hindous étaient possibles pour les Hellènes (l'empire macédonien d'Alexandre le Grand atteignit l'Indus, par exemple) et par les Hellènes pour les Celtes, ce qui inspire le plus souvent la comparaison entre druidisme et hindouisme, relève de l'axiologie indo-européenne introduite par George Dumézil[35], avec la spécificité trifonctionnelle de ces sociétés[36] distinguant nettement les oratores (prêtres, juristes) et bellatores (rois, guerriers) des laboratores (cultivateurs, artisans). En effet...

... dans toute la Gaule, il n'y a que deux classes d'hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n'a guère que le rang des esclaves, n'osant rien par elle-même, et n'étant admise à aucun conseil. […] Des deux catégories sociales privilégiées, l'une est celle des druides, l'autre celle des chevaliers[37].
Europe atlantique.
Europe atlantique.

Mais cette axiologie nous replonge au néolithique, au cœur de la culture yamna, qui allait accoucher de la culture des tumuli, mais qui elle-même remontait aux « Proto-Indo-Européens », et par eux à des nomades shamans dans la toundra sibérienne[38]'[39] — « un autre Nord » — que les druides n'ont jamais été, en dehors de certains vœux néodruidiques ; par ailleurs, si le sanglier est l'animal emblématique de la classe sacerdotale, la notion de totémisme est totalement à exclure, ne correspondant pas dans sa définition aux conceptions celtiques.[40]'[41]'[42]. Mais c'est-à-dire que Celtes et Indiens d'Inde disposaient d'un substrat commun, préservé chez les Celtes du fait de leur périphérie géographique tout comme les Indiens, en bout de courses péninsulaires, eurasiatique pour l'Europe ou sous-continentale pour l'Inde[43]'[44]. Les sociétés celtiques ne sont pas des sociétés de castes, les druides proviennent de l'aristocratie celtique avec une certaine mobilité, et pourtant « ils auraient été aux Celtes ce que les brahmanes sont aux Indiens ».

À l'Ouest : de « l'autre Nord » à l'Arc atlantique

Quoi qu'il en soit, les Yamnaya firent précipité[45] sur les cultures pré-indo-européennes (dont mégalithiques[46]) et les Celtes qui en naquirent progressivement fréquentaient des cultures non-indo-européennes, tout comme les Hellènes, les Lusitaniens ou les Romains. Déjà évoquée : l'Egypte ancienne[47], à quoi il faut ajouter les Ibéro-Aquitains, les Phéniciens et les Puniques (qui commerçaient l'ambre[48] jusqu'avec les Anciens Danes)[49]'[50]'[51] encore qu'il ne faille rien exagérer[52].

À ce stade, seul « le Nord néolithique millénaire de la toundra sibérienne » demeure « une Hyperborée paléo-celtique », pour parler avec concession. Pour autant, les échelles de temps sont si vastes qu'elles deviennent improbables : le rythme des mutations anthropologiques protohistoriques est plus soutenu (il ne dépasse pas le millénaire)[53] de sorte que les illusions atlantéennes doivent être renvoyées à certains rêves ésotériques et néodruidiques (jusqu'au mythe d'Ys, encore qu'il y ait des éléments liés au Doggerland, éventuels souvenirs depuis la dernière glaciation[54])[55] — de même, la question de l'importance de l'héritage mégalithique[56] est aujourd'hui un sujet de débats, de recherches et de découvertes, car les mégalithes furent réexploités par-delà leurs érections, y compris par les Celtes[57].

L'Arc atlantique devient ainsi vaste interface[58] '[59] d'échanges socioculturels, dont certes les acteurs ne réfléchissaient absolument pas en termes d'axiologies pré/non/indo-européennes : ils étaient qui ils étaient, selon « leurs races, leurs temps et leurs lieux » (comme disait Hippolyte Taine, en un sens vieilli dépourvu de racisme ni même seulement de racialisme[60]). Or, cette idée d'une interface sur l'Arc atlantique va si loin[61], que John T. Koch envisagea, au sein de la recherce-même, des « Celtes de l'Ouest » dont le tartessien (langue du détroit de Gibraltar) aurait été la langue celtique-source plutôt que l'indo-européen commun[62] — mais il fut battu en brèche, tout en permettant de réévaluer l'origine en Gaule celtique, à la faveur d'une émergence hallstatto-atlantique des Celtes et de leurs druides[63].

C'est-à-dire que, assez banalement, la vérité serait médiane, et conjuguerait toutes les spéculations précédentes pour, au final, dire que les druides émanent d'une confluence géohistorique (comme les Celtes dont ils ressortent) ce qui est de dynamisme ethnique logique en anthropologie culturelle[64].

Rôles et pratiques connus

Distribution des Celtes en Europe.

Nous avons dit que le titre de druide désigne, dans la religion et la mythologie des Celtes (dont ressortaient les Gaulois), une haute fonction polyvalente mais méconnue, des sociétés celtiques de l'Antiquité continentale européenne occidentale à la féodalité européenne insulaire de Grande Bretagne et d'Irlande, depuis les témoignages gréco-romains jusqu'aux mythographies monacales galloises et irlandaises.

Selon l'époque envisagée, le titre de druide peut donc désigner des réalités géohistoriques distinctes et/ou héritées voire évoluées de réalités précédentes. Etant donné l'expansion des Celtes continentaux vers les Îles irlandaises et britanniques (dans cet ordre)[65]'[66] et la survivance chrétienne celtique dans ces îles qui assigna les bardes et les vates/filid, à des fonctions poétiques et mémorielles vivantes inféodées au clergé (encore que le continent conserva un substrat, dont le plus fameux est le légendaire arthurien[67]), sans parler des mythographies, nous avons affaire à plusieurs formes de druides.

Zones celtes plus ou moins anciennes et/ou durables dans les siècles.
Zones celtes plus ou moins anciennes et/ou durables dans les siècles.

Antiquité continentale, voire insulaire : sources et débats

Sources littéraires : druides, bardes et vates

« Chez tous les peuples gaulois sans exception se retrouvent trois classes d'hommes qui sont l'objet d'honneurs extraordinaires, à savoir les Bardes, les Vates et les Druides : les Bardes, autrement dit les chantres sacrés, les Vates, autrement dit les devins qui président aux sacrifices et interrogent la nature, enfin les Druides, qui, indépendamment de la physiologie ou philosophie naturelle, professent l'éthique ou philosophie morale. »

— Strabon, Géographie, IV, 4.

« Parmi ceux qu'on appelle les Celtes, certains hommes sont honorés et exemptés d'impôts : les bardes, les devins et les druides. »

— Posidonios d'Apamée, mentionné par Strabon, Géographie IV, 4, 4

« Les druides, ministres des choses divines, sont chargés des sacrifices publics et particuliers, et sont les interprètes des doctrines religieuses. Si quelque crime a été commis, si un meurtre a eu lieu, s'il s'élève un débat sur un héritage ou sur des limites, ce sont eux qui statuent ; ils dispensent les récompenses et les peines. Si un particulier ou un homme public ne défère point à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices ; c'est chez eux la punition la plus grave. Tous ces druides n'ont qu'un seul chef dont l'autorité est sans bornes. À sa mort, le plus éminent en dignité lui succède. Les druides ne vont point à la guerre et ne paient aucun des tributs imposés aux autres Gaulois ; ils sont exempts du service militaire et de toute espèce de charges. »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre IV, 13-14

Le seul nom de druide historiquement connu est connus, Diuiciacos, dont Jules César nous apprend qu'il fut vergobret des Éduens. Cicéron, dont il fut l'hôte, nous renseigne sur la qualité des druides dont les textes font mention dans la mythologie celtique.

Parmi d'autres sources, on peut encore mentionner Diodore de Sicile (Bibliothèque historique), Pomponius Mela (De Chorographia) et Lucain (La Pharsale). Strabon nous renseigne sur les distinctions suivantes :

  • Le mot druide semble être un terme générique qui s'applique à tous les membres de l'ordre sacerdotal, dont les domaines d'attribution sont la religion, le sacrifice, la justice, l'enseignement, la poésie, la divination, etc. Mais il définit aussi ceux que l'on appelle les philosophes, c'est-à-dire les connaisseurs qui, comme chez les Hellènes, s'appliquaient aux sciences naturelles et morales[24] ;
  • Le barde est spécialisé dans la poésie orale et chantée, son rôle est de faire la louange (panégyriste), la satire (satiriste) ou le blâme[68] ;
  • Le vate est un devin ; il s'occupe plus particulièrement du culte, de la divination et de la médecine. Les femmes participent à cette fonction de prophétie (telles les Gallisenae de l'île de Sein)[68].

Les Celtes ont eu plusieurs « druidesses » : l'une des plus célèbres d'entre elles est Velléda, prophétesse de la tribu germanique des Bructères, qui vécut à l'époque de Vespasien[69]. Et, outre l'île de Sein, l'île de Mona (Anglesey) déjà évoquée, est devenu l'un centre de formation axial pour l'ensemble des druides :

« Parmi les peuples celtiques, les femmes prophétisent ; elles sont consultées dans les affaires importantes et certains rois ne prennent de décision sans leur assentiment. »

— Strabon, Géographie, IV, 4, 6

Rochers de l'Île de Sein, aujourd'hui.
Rochers de l'Île de Sein, aujourd'hui.

Supputations et réalités archéologiques

La conception des bardes et vates est quelque peu contestée par l'archéologue Jean-Louis Brunaux, qui décrète que les druides surgissent au IVe siècle avant notre ère, justiciers-civilisateurs de supposés cultes vatiques sanglants précédents, entre les bardes-poètes ; les druides interviendraient donc miraculeusement dans les derniers siècles avant Rome, suppsoés adeptes d'une forme supposée de monothéisme éthique[70],[71], quoiqu'ils eussent supposément été en déclin avant l'invasion romaine[72],[73]. De telles supputations sont incohérentes[74] avec les auteurs antiques que nous venons de lire (Brunaux se contentant de Posidonios d'Apamée comme s'il s'agissait d'une panacée, quelques auteurs antiques l'ayant en partie plagié), qui continuent d'évoquer la mémoire des druides jusqu'au IVe siècle de notre ère, serait-ce à titre rétrospectif or :

« Les druides, selon la tradition, enseignaient les mystères les plus élevés et formaient les jeunes hommes de bonne naissance. »

— Amien Marcellin, Res Gestae, XV, 9, 8

Le même archéologue, au prisme focal de ses fouilles du nemeton (sanctuaire) de Gournay-sur-Aronde, nous renseigne positivement sur la rareté des sacrifices humains[24], contrairement à la réputation que les Gréco-Romains taillaient aux Celtes, par crainte réelle et par revanche symbolique[75]. Au reste, selon Venceslas Kruta, « l'identification archéologique des druides est difficile, et même les cas qui peuvent être considérés comme les plus vraisemblables restent incertains[76] » :

  • Dans la nécropole de Pogny (département de la Marne), la sépulture d'un guerrier renfermait des instruments (une patère en bronze et deux cuillères plates - musée de Châlons-en-Champagne) que l'on suppose être médicaux. La médecine étant exclusivement du ressort des druides, il est possible que l'homme inhumé dans cette tombe fût l'un d'eux[76].
  • À Pottenbrunn (Basse-Autriche), l'une des nécropoles, utilisée au Ve et au IVe siècle av. J.-C., contient quarante-deux tombes, dont l'une (no 520), pourrait être celle d'un druide. Un instrument qui semble être une sonde chirurgicale et un pendule en os ont été retrouvés, entre autres objets, à côté du squelette d'un guerrier, âgé de 45-55 ans[77].
  • En Grande-Bretagne, Camulodunum, l'oppidum du puissant peuple des Trinovantes, était installé à l'emplacement de l'actuelle ville de Colchester (comté d'Essex). Dans ce site archéologique important, on a découvert en février 2008 une sépulture contenant des instruments de divination et des instruments chirurgicaux (scalpels, scie, aiguilles, sondes, etc.), qui pourraient laisser supposer qu'il s'agit, là aussi, de la tombe d'un druide[78].
 Probablement Posidonios, 1er siècle avant notre ère.
Probablement Posidonios, 1er siècle avant notre ère.

Bref, chef religieux de la religion des Celtes, adepte de l'oraliture avant tout en tant que membre de la classe supérieure dans les cultures celtiques antiques, le druide joue plusieurs rôles : ministre du culte, théologien, philosophe, juriste, enseignant, conseiller[79], historien ou annaliste/chroniqueur quand il est barde, devin, guérisseur, médecin et même chirurgien quand il est vate.

Le culte se pratiquait dans des aires sacrées appelées nemeta (sing. nemeton) en langue gauloise (et nemed en gaélique), dont on trouve la trace, par exemple, dans le toponyme de la forêt de Nevet près de Locronan (Finistère) dont la Troménie, procession chrétienne, perpétue le souvenir d'une cérémonie druidique. Il est fort probable que des monuments mégalithiques, tels Carnac ou Stonehenge, aient été récupérés par les druides. Si, à l'origine, le nemeton fut probablement un endroit ouvert, il a considérablement évolué pour devenir un enclos, de forme majoritairement quadrangulaire sur le continent, comprenant des édifices en bois et un puits à offrandes, de même circonférence fortifiée en bois, que les fana (sing. fanum, temple) gallo-romains.

Synthèse quant à la classe sacerdotale des Antiques Celtes

« Idéalement, tout pouvoir est rattaché aux druides et à l'autorité de leur science divine. Le roi est un noble investi d'un mandat de gestion temporel sur la noblesse et les classes laborieuses qui se partagent les devoirs sociaux : respectivement la protection et la satisfaction des besoins de tous[80]. »

— Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, p. 54, Marabout, Paris, 2009, (ISBN 978-2-501-05410-2)

En tant que ministre de la religion, le druide procède à tous les rites cultuels et en particulier aux sacrifices. Si les sacrifices humains de prisonniers de guerre sont attestés, il semble cependant qu'ils étaient réservés à des circonstances exceptionnelles. Les sacrifices animaux (chevaux, taureaux, porcs, moutons) ou symboliques étaient plus courants[81]. L'enseignement, c'est-à-dire la transmission orale du savoir, fait aussi partie de ses responsabilités. Il se charge notamment de l'instruction des enfants de l'aristocratie, dont certains deviendront druides à leur tour. C'est encore César qui écrit « qu'un grand nombre de jeunes gens viennent s'instruire chez eux » et que les études peuvent durer vingt ans (on cite le chiffre de cent cinquante élèves pour le druide mythique Cathbad, dans la féodalité irlandaise). En contrepartie de cette longue initiation, les druides sont exemptés d'impôts et n'ont pas à porter les armes. Ils peuvent cependant participer à la guerre, il n'y a pas d'interdit ni d'obligation. Le druide-guerrier est un personnage assez courant :le druide Cathbad signifie « tueur au combat[82] », et l'historique Diuiciacos intervient comme diplomate et vergobret de son peuple auprès du sénat romain appuyé sur son bouclier.

« Il déclina l'honneur de s'asseoir, et parla appuyé sur son bouclier (militum scuto adsertum locutus est). »

— Eumène, Panégyrique de Constantin (Oratio panegyricus ad Constantinum), III.

Empreinte numismatique au nom de Divitiac.
Empreinte numismatique au nom de Divitiac.

Les druides sont peut-être chirurgiens, comme le suggèrent certains sites archéologiques contenant des instruments métalliques tels que des scies, scalpels, pinces, sondes, couteaux en bronze ainsi que des os ressoudés, crânes trépanés[81].

Dans le contexte celtique, le domaine juridique fait partie de la théologie et relève donc de la religion. C'est donc tout naturellement que les druides sont à la fois juristes et juges. Magistrats, ils tranchent aussi bien pour les conflits graves entre les tribus gauloises que pour les litiges entre particuliers. Le non-respect d'un contrat est sanctionné par des peines qui sont codifiées selon la nature de la faute et le rang des parties dans la hiérarchie sociale. Si c'est le roi qui prononce la sanction, c'est le druide qui conseille. Compte tenu de la primauté de son statut, du prestige attaché à sa fonction, et aussi de sa qualité de juriste, il a aussi la charge des relations diplomatiques pour prévenir la guerre ou régler les compensations après l'agression. Tenant leur assemblée générale annuelle aux confins du territoire des Carnutes, dans un lieu qui est le centre politique de la Gaule[83], selon César, les druides sont des acteurs de l'unité gauloise et considérés comme l'âme de la résistance à la présence romaine[84].

En tant que savant et garant du savoir, il est logique que les domaines de la philosophie, l'histoire, de la généalogie, de la toponymie soient de leur ressort, étant entendu que ce que l'on appelle mythologie avait une réalité à cette époque (Lucain parlent de Taranis, Esus et Teutatès). Pour des raisons de légitimité et de souveraineté, ces disciplines se devaient d'être les plus précises possibles. Voyageant pour bénéficier d'échanges intellectuels, il maîtrise plusieurs langues (grec, étrusque, romain)[24]. Leur grande connaissance de l'astronomie leur aura permis de conceptualiser le temps, dont donne une idée le calendrier de Coligny, qui date de l'époque gallo-romaine et dont les inscriptions constituent un calendrier en langue gauloise[85].

Féodalité mythographique insulaire : des devenirs scripturaires, entre celtisme et monachisme

En Irlande : des filid à la mythographie édifiante

Après les témoignages antiques, c'est la consignation par des clercs de traditions orales au Moyen Âge en Irlande et en pays de Galles. L'ensemble important et incontournable des textes irlandais, écrits du VIIIe au XVe siècle, retranscrivent les mythes et épopées de l'Irlande celtique, qui se sont transmises oralement de génération en génération. Les collecteurs transcripteurs les ont affublés d'un vernis chrétien, sous lequel l'étude découvre l'original. De cette littérature, on peut citer : le Cath Maighe Tuireadh (Bataille de Mag Tured), le Tochmarc Étaíne (Courtise d'Étain), le Táin Bó Cúailnge (Razzia des Vaches de Cooley), le Lebor Gabála Érenn (Livre des Conquêtes) — et les Mabinogion gallois..

Le décalage géographique et chronologique entre les sources continentales et sources insulaires est problématisé par certains auteurs. Ainsi, Jean-Louis Brunaux écarte les sources insulaires féodales, pour ne considérer que les auteurs grecs et latins et étudier les druides gaulois[24], par focalisation documantaire[86] (parfois pour récupérer le consensus dans ses termes[74]) alors que le comparatisme indo-européen opère dans les rédactions monacales, et que les anachronismes antiquité-féodalité abondent, témoins d'une époque reculée[87], sans compter que Christian-Joseph Guyonvarc'h et Françoise Le Roux trouvent des continuités gallo-romaines déjà[88].

Page du livre de Leinster en facsimilé.
Page du livre de Leinster en facsimilé.

Albert Grenier note, quant à lui :

« Toute cette littérature n'est vraiment étudiée que depuis une soixantaine d'années. On n'en méconnaît plus aujourd'hui la valeur ni l'intérêt. Si mêlée qu'elle soit d'éléments divers, elle n'en plonge pas moins ses racines dans un passé lointain dont l'isolement de l'Irlande a conservé la tradition. Tandis que le continent subissait le bouleversement des invasions barbares, le celtisme insulaire s'est développé, conservant une image de l'ancienne civilisation[89]. »

Miranda Jane Green rappelle l'importance des druides dans la mythologie de l'Irlande et note la confirmation des textes classiques par les récits mythiques, en ce qui concerne l'existence de trois types de membres de la classe sacerdotale[90]. En effet, dans la tradition irlandaise, le file (pl. filid, étym. vate) est un devin et un mémorialiste, il a remplacé le druide et le barde dont il possède désormais les attributions. En fonction de leurs spécialités, les filid sont sencha (historien, professeur), brithem (juge et juriste), scelaige (conteur), cainte (satiriste), liaig (médecin), dorsaide (portier), cruitire (harpiste) ou deogbaire (échanson) ; le devin est le faith, la prophétesse est banfaith ou banfile — ollamh est le titre le plus élevé (le sens du mot est « docteur, savant ») devant l'anruth (brillant), l'oblaire étant l'étudiant. On trouve encore dans les textes la mentions de drui, qui prit le sens de voyant, sage[91] : la figure arthurienne de Merlin n'est plus loin.

Les filid irlandais ont élaboré un système de notation, les ogams (système parfois appelé « écriture oghamique »), qui n'a jamais servi à la rédaction de textes, mais à des inscriptions funéraires (dont trois cents nous sont parvenues), ou incantatoires, gravées dans la pierre ou le bois. Attribué par la tradition à Ogme, le Dieu de la magie et de l'éloquence, cet alphabet composé d'encoches a des associations avec des noms d'arbres mais seuls sept noms de lettres réfèrent étymologiquement aux arbres, resta cantonné à l'Irlande, l'Écosse et le Pays de Galles.

Dans les textes

Selon le Lebor Gabala (Livre des Conquêtes), le druidisme fut introduit en Irlande par les Partholoniens, bien que Cesair vint déjà avec des druides. Certains textes irlandais font état de l'intervention des druides au moment de la naissance, pour donner un nom à l'enfant et pratiquer une lustration, que l'on assimile à une forme de baptême[92]:17. L'attention portée aux présages est générale, car ils sont l'expression des volontés divines et donc les présages et la divination ne peuvent relever que du religieux dans la mesure où le druide est l'intermédiaire et sa parole sacrée.

La magie, dont la médecine est un prolongement, fait appel à des techniques rituelles. Les plantes médicinales en sont un élément important, il faut aussi noter l'élixir d'oubli qui affecte la mémoire, la musique, la Fontaine de Santé qui guérit les blessés dans les batailles et ressuscite les morts ; la pomme, symbole celtique par excellence de l'immortalité et du savoir. Les Tuatha Dé Danann — gens de la Déesse Dana, Dieux de l'Irlande — ont un Dieu-médecin, Diancecht qui est un expert dans la magie et la médecine, il soigne et rétablit les blessés, il ressuscite les morts en les immergeant dans la Fontaine de Santé, il fabrique une prothèse au roi Nuada qui a eu le bras arraché. Les épopées sont pleines de ces guérisons, où les plantes, les incantations et les breuvages magiques sont utilisés.

Dagda, le « Dieu bon », était un des Dieux les plus importants de la mythologie irlandaise et était généralement représenté comme un homme rustique traînant une énorme massue montée sur roues. Dagda était considéré comme un Dieu sage, érudit et très versé dans l'art de la magie, Dieu-Druide[93]'[94]. Il fut un des chefs des Tuatha de Danann. Dagda était également un puissant combattant et l'amant de Morrigane (la Déesse de la guerre). Malgré sa force destructrice, il était aussi associé à l'abondance, pouvant assouvir la faim de tous grâce à son chaudron au contenu inépuisable. C'est lui qui installa les Tuatha de Danann sous terre après leur défaite face aux fils de Milesius (les ancêtres des Irlandais)[95]. Les éléments aussi participent à cette religion : l'eau par son pouvoir de lustration, le feu qui sert aux sacrifices ou à la purification des troupeaux, le vent qui a le pouvoir d'égarer ou d'anéantir, le brouillard qui permet de se déplacer de manière invisible.

Statuette de Sucellus, Dieu gaulois que la recherche tend à assimiler au Dagda — trouvée à Sauvat, Tour-sur-Rhône, Bouches-du-Rhône; et datée du II ou III ème siècle de n.è.
Statuette de Sucellus, Dieu gaulois que la recherche tend à assimiler au Dagda — trouvée à Sauvat, Tour-sur-Rhône, Bouches-du-Rhône; et datée du II ou III ème siècle de n.è.

Les incantations sont aussi une pratique très usitée. La littérature irlandaise parle notamment du glam dicinn qui est une malédiction suprême qui entraîne la mort, de l'imbas forosnai qui a le sens d'illumination, et du dichetal do chennaib cnâime, dont la signification est incertaine: ce « chanté de la prophétie »[96] serait une improvisation. La louange est de la responsabilité du barde, c'est une forme de poésie qui consiste à mettre en valeur les qualités d'un personnage. Le blâme est de même nature avec l'objectif contraire, à ne pas confondre avec la satire qui est une incantation religieuse et légale qui entraîne généralement la mort. Le roi ne prend pas la parole avant le druide, mais ils forment une sorte de binôme indispensable et complémentaire. Si le roi exerce la souveraineté, il le fait sous l'inspiration du druide qui lui doit le conseil, il y a dépendance du pouvoir politique au spirituel. La geis est une incantation constituée d'obligations et d'interdits que les membres de la classe des guerriers doivent respecter, sous peine de mort. Le mot irlandais geis (pluriel geasa) désigne un interdit qui peut être négatif (sens d'interdiction) ou positif (sens d'obligation); la geis a force de loi. Elle s'adresse principalement au roi et aux membres de la classe guerrière et recouvre l'ensemble des activités de la vie quotidienne.

Le Sidh est le nom gaélique qui désigne l'« Autre Monde » celtique. Il se situe à l'ouest, au-delà de l'horizon de la mer, dans des îles magnifiques : sous la mer, dans les lacs et les rivières où se situent de somptueux palais de cristal aux entrées mystérieuses ; sous les collines et les tertres. C'est le séjour des Dieux.

En pays de Galles : un substrat résurgent

La littérature médiévale galloise, notamment à travers les Mabinogion, conserve des éléments reflétant une tradition bardique antérieure, enracinée dans l'ancien druidicat celtique. Des bardes tels que Taliesin ou les poètes de la cour de Gwynedd sont dotés de pouvoirs divinatoires, mnémotechniques et sapientiaux, échos de compétences rituelles sacrées. Taliesin, présenté comme poète, devin et surhumainement sage, dispose d'attributs analogues à ceux du druide antique (théologien, juge, enseignant et officiant) ou du filid irlandais (conseiller, mémoire)[100]'[101].

Cette continuité, confirmée l'analyse philologique et mythologique de plusieurs récits du corpus gallois, notamment le Cad Goddeu (La Bataille des Arbres) — un poème allégorique conservé dans le Llyfr Taliesin (Livre de Taliesin) — où le poète-magicien combat à l'aide des mots, de la connaissance des noms et de l'initiation secrète : de quoi rappeler les caractéristiques des rituels de parole druidiques, selon les sources gréco-latines[102]'[103]. Par ailleurs, les thèmes métaphysiques et initiatiques — comme la métempsycose, la transmigration ou la mémoire des existences passées — présents dans plusieurs passages du Hanes Taliesin (Histoire de Taliesin), résonnent avec les thèmes druidiques comparés à Pythagore et à l'hindouisme, notamment décrites chez Diodore de Sicile et Diogène Laërce[104]'[105].

Enfin, les institutions bardiques médiévales galloises — fixées en partie dans les statuts juridiques du Pays de Galles (notamment sous le règne d'Hywel Dda, Xe siècle) — conservent une structure tripartite (bardd teulu, pencerdd, etc.) qui reflète une survivance sociocritique des anciennes classes intellectuelles celtiques[106]'[107]. Si la christianisation et la féodalisation ont altéré le rôle des bardes, plusieurs éléments laissent donc entendre une adaptation plutôt qu'une rupture, d'avec les anciens druides, bardes et vates.

Manuscrit daté du XVe-XVIe siècle, en gallois.
Manuscrit daté du XVe-XVIe siècle, en gallois.

Traces dans la légende arthurienne et autres lais

Pour Philippe Jouët, « l'illusion d'une continuité doctrinale, même partielle, entre druidisme et christianisme repose sur une interprétation erronée ou tendancieuse de quelques textes d'élaboration récente[108]». Néanmoins, la matière de Bretagne, dont les cycles arthuriens constituent le noyau légendaire, puise dans un substrat où les fonctions souveraine, guerrière et sacerdotale apparaissent recomposées sous un vernis chrétien et courtois. Des figures comme Merlin, prophète marginal, magicien sylvestre et détenteur de savoirs « pas très catholiques », relèvent d'un archétype nettement druidique, selon plusieurs études comparatistes[109]'[110] : rapport au chêne, connaissance des cycles cosmiques, langage prophétique, retrait dans la forêt — autant d'éléments que relèvent également les analyses mythocritiques de la tradition insulaire[111].

Les lais de Marie de France, composés à la fin du XIIe siècle et nourris par des motifs bretons transmis oralement, font écho au surnaturel et à l'épreuve initiatique, structurent les récits. Dans Lanval, Yonec ou Bisclavret, les thématiques de l'Autre Monde, de la métamorphose et de la révélation identitaire rappellent la structure tripartite des indo-européens — où l'amour, le secret et le rite agissent comme révélateurs d'une vérité cachée[112]'[113]. Certains motifs, comme le don de clairvoyance, la vision d'un monde parallèle ou l'irruption du sacré dans le quotidien courtois, sont interprétés comme des survivances symboliques d'une pensée druidique métamorphosée par le filtre du conte[114].

Merlin dictant ses prophétie à son scribe Blaise ; 13thè siècle, miniature issue du Merlin de Robert de Boron (vers 1200).
Merlin dictant ses prophétie à son scribe Blaise ; 13thè siècle, miniature issue du Merlin de Robert de Boron (vers 1200).

De manière générale, les structures narratives et cosmogoniques de la légende arthurienne, y compris dans les romans en prose comme le Lancelot-Graal ou la Queste del Saint Graal, réemploient des paradigmes initiatiques et géographiques caractéristiques des traditions celtiques : insularité sacrée, forêt comme seuil, épreuves purificatrices. Ces récurrences ont conduit plusieurs chercheurs à proposer que le christianisme cistercien médiéval n'aurait pas tant éradiqué les représentations druidiques qu'il les aurait réinterprétées sous forme allégorique[115]'[116]'[117]'[118].

L'île d'Avalon apparaît comme une transposition occidentale de l'Autre Monde celtique, lieu liminal entre vie et mort, espace de guérison, de révélation ou de passage. Elle est décrite comme un endroit inaccessible aux mortels, baigné d'éternelle jeunesse et gouverné par des figures féminines à la fois magiques et sacerdotales[119]'[120]'[121]. Ces éléments renvoient aux insulæ fortunatæ de la mythologie celtique insulaire, comme Emain Ablach ou Tír na nÓg, renforçant l'idée qu'Avalon, loin d'être une simple île géographique, constitue une image mythique de l'au-delà.

Spiritualité néodruidique

La redécouverte/réinvention du druidisme ancien — à travers des figures comme Iolo Morganwg (1747-1826) — participe en général des religiosités alternatives et des spiritualités dissidentes, dans lesquelles la liberté de croire (ou de ne pas croire) constitue un pilier essentiel. Le druidisme devient là un véhicule d'expression symbolique des idéaux de l'individualisme religieux, de l'union de l'homme et du cosmos, et de la reconnaissance des traditions spirituelles autochtones, en opposition au monopole des Églises établies[122]'[123].

La Druidesse, statue du sculpteur lannemezanais Paul Ducuing (1867-1949) datée de 1911. Dressée en Gascogne pour les besoins nationalistes français anti-allemands début XXe s., dans une contrée pourtant ibéro-aquitaine durant l'Antiquité. La statue fut fondue par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale pour leur effort de guerre.
La Druidesse, statue du sculpteur lannemezanais Paul Ducuing (1867-1949) datée de 1911. Dressée en Gascogne pour les besoins nationalistes français anti-allemands début XXe s., dans une contrée pourtant ibéro-aquitaine durant l'Antiquité. La statue fut fondue par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale pour leur effort de guerre.

Le (néo)druidisme s'inscrit dans l'idéologie des Lumières — affirmation croissante de la liberté de conscience comme principe fondateur des modernités occidentales. Initiateur des néopaganismes[124], il n'est pas qu'une reconstitution romantique ou une fantaisie folklorique : il puise ses racines dans la revendication d'une religiosité affranchie des dogmes et dans la valorisation philosophique de la nature, de la raison et de la tolérance globalement[125]'[126], tout en présentant les traits d'un occidentalisme spirituel :

« Le druidisme romantique et post-romantique constitue l'un des vecteurs de ce qu'on pourrait appeler l'ésotérisme d'Occident : retour à la nature, critique des institutions religieuses, valorisation du symbolisme local face à l'universalisme clérical. »

— Antoine Faivre, L'Ésotérisme au XVIIIe siècle en Europe occidentale, Seuil, 1992, pp.211-213

Segodanios, sur une base Wikipédia complètement remaniée et complétée

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Merlin, 1998, de Steve Barron, téléfilm en deux volets, avec Sam Neill dans le rôle titre.
Merlin, 1998, de Steve Barron, téléfilm en deux volets, avec Sam Neill dans le rôle titre.