Lydia Hadjara, sortie du raëlisme (excursus exemplaire)

Chères Soeurs, Chers Frères, Chères Amies, Chers Amis,
J'ai lu le livre de cette femme, victime de la secte de Raël. Elle y décrit les abus sexuels, psychologiques et financiers qu'elle a subis, jusqu'à être réduite à un état d'esclavage sexuel, intégrée à ce que le mouvement appelait « les anges à la plume rose », au service d'un prétendu « prophète des extraterrestres ».
Malgré l'emprise, malgré le nombre d'adeptes, malgré la notoriété du mouvement, elle a trouvé la force de s'en extraire et de témoigner de son histoire tragique, brisant le silence et l'illusion.
Madame,
Vous avez fait ce que beaucoup n'osent jamais faire.
Vous avez parlé.
Parler quand on a été réduite au silence.
Parler quand on a grandi dans la peur, la confusion, la domination.
Parler quand l'on sait que la parole dérange, qu'elle brise des récits confortables et des mensonges bien installés.
Votre témoignage n'est pas seulement une histoire personnelle.
C'est un acte de résistance.
C'est un geste de protection pour celles et ceux qui n'ont pas encore trouvé la force de dire "non".
Vous prouvez que l'emprise n'est pas une faiblesse, mais une violence subie.
Et que s'en libérer demande un courage immense, lent, douloureux, mais profondément humain.
En racontant ce que vous avez vécu, vous redonnez un visage aux victimes invisibles.
Vous rappelez que derrière les discours séduisants, les promesses d'amour universel ou de liberté absolue, il peut se cacher la négation de l'enfance, du consentement, de la dignité.
Votre parole dérange, et c'est précisément pour cela qu'elle est nécessaire.
Elle éclaire.
Elle alerte.
Elle sauve.
Que votre courage inspire.
Que votre voix porte plus loin que la peur.
Et que jamais on n'oublie que la vérité, même tardive, est toujours un acte de liberté.
Le Druidisme n'est en aucun cas une secte.
C'est précisément pour cette raison que nous avons rédigé la Charte des Druides : pour une raison simple, mais essentielle, préserver une spiritualité vivante en la protégeant de ses dérives potentielles.
Le druidisme n'est ni une religion révélée par un homme, ni un système dogmatique, ni une vérité descendue d'un ciel fermé.
Il est une spiritualité, une philosophie, une culture, intimement mêlée aux terres franco-bretonnes, à l'histoire, à la transmission, à l'éthique et à la responsabilité.
Or, toute tradition spirituelle — quelle que soit sa noblesse — peut être pervertie lorsque disparaissent les garde-fous.
La Charte a été pensée pour éviter qu'un jour, quelqu'un ne s'autoproclame prophète des Dieux,détenteur exclusif de la vérité, ou intermédiaire incontestable entre les êtres humains et le sacré.
Nous savons où mènent ces dérives.
L'Histoire en est remplie.
L'actualité aussi.
Lorsqu'un individu s'arroge une autorité absolue,
lorsqu'il parle "au nom des Dieux" pour exiger soumission, silence ou obéissance,
lorsqu'il transforme une quête spirituelle en outil de domination, alors la spiritualité meurt… et la secte commence.
La Charte n'a pas été écrite contre la liberté.
Elle a été écrite pour la liberté.
Elle rappelle que :
Un druide n'est pas un gourou, un druide n'est pas au-dessus des lois humaines, morales ou civiles, et qu'aucune tradition ne justifie l'emprise, la violence, l'abus ou l'enrichissement matériel grâce à des adeptes.
Nous ne sommes jamais totalement à l'abri d'un fou, d'un manipulateur, d'un pervers narcissique ou d'un individu en quête de pouvoir. Aucune tradition, aucun cercle, aucune communauté n'est immunisée.
C'est précisément pour cela que la Charte existe.
Elle n'idéalise pas l'humain : elle le cadre.
Elle ne sacralise pas les personnes : elle sacralise les principes.
Et c'est ici que l'histoire de cette femme prend tout son sens.
La vie de cette dame — son témoignage, sa souffrance, son courage — doit rester pour nous un exemple, un avertissement et une responsabilité.
Un exemple pour rappeler que l'emprise peut détruire une vie entière.
Un avertissement contre ceux qui confondent spiritualité et pouvoir.
Une responsabilité collective envers toutes les victimes, connues ou silencieuses.
Son histoire nous rappelle que le silence protège toujours les abuseurs, jamais les traditions.
Que parler n'est pas trahir : parler, c'est sauver.
Et que la véritable spiritualité commence là où l'humain est respecté.
La Charte des Druides n'est pas un texte figé.
C'est un engagement vivant.
Un rempart éthique.
Une promesse faite aux générations futures :
ici, personne ne sera jamais au-dessus de la conscience, de la dignité et de la liberté humaine.
Que cette parole soit entendue.
Que cette vigilance demeure.
Et que jamais le druidisme ne devienne ce qu'il n'a jamais été :
un outil d'emprise, de peur ou de domination.
/I\
Gwengarv

