Qu'est-ce qu'ils ne veulent pas comprendre, à la fin ?

03/07/2025

Chères Sœurs, Chers Frères, Chères Amies, Chers Amis,

Aujourd'hui, je prends ma plume non pas seulement en tant que Druide, mais en tant qu'être humain soucieux d'honorer ce que nous avons de plus sacré : l'éthique, la parole donnée, et le respect de l'autre.

Je tiens à préciser que, bien que signataire de la Charte éthique des Druides, ce communiqué est rédigé à titre strictement personnel. Il ne reflète en aucun cas la position collective des groupes signataires de ladite Charte.

Je m'adresse ici à ceux qui, sans détour ou masqués sous des arguments de « liberté », s'érigent contre l'idée même d'une Charte éthique des Druides. Ceux qui, dans un rejet de toute limite, prétendent que poser des repères moraux serait restreindre la Tradition.

Ceux qui affirment que le Druide est au-dessus du cadre, qu'il n'a de comptes à rendre qu'aux Dieux ou à sa propre conscience.

Je leur dis ceci :

Sans éthique, il n'y a ni Tradition, ni Sagesse, ni Druidisme.
Sans éthique, nous ne sommes qu'une jungle où la force, le charisme ou l'ancienneté se substituent au juste et au vrai.

La Charte éthique des Druides n'est en rien une assemblée d'inquisiteurs
Elle est un cadre, un repère, une protection — pour les chercheurs, les groupes sincères, pour le public, pour la mémoire de nos anciens.

Depuis sa concrétisation, que s'est-il passé concrètement ? Que défendent les groupes signataires ? Mais que font donc ces grands inquisiteurs, au juste ?

  • Ils ont publié un communiqué sur l'affaire SURIN (27 décembre 2024), condamnant un criminel qui se revendiquait "Druide" pour justifier ses dérives meurtrières.
  • Ils ont pris position dans l'affaire survenue dans l'Aveyron, où un individu s'autoproclamait Druide dans un contexte douteux.
  • Ils ont réagi publiquement à l'utilisation du terme "Druide" dans un réseau de trafic de stupéfiants, pour éviter toute confusion et protéger la dignité de notre voie.

Les signataires ont également remercié publiquement les médias qui ont couvert les actions liées à la Charte, et ont organisé un événement intergroupes majeur qui se déroulera au mois d'août 2025.

Et alors ? C'est tout ?
Oui — c'est tout.

Mais c'est déjà beaucoup plus que ce qu'ont fait ceux qui rejettent cette Charte.

Alors j'ose poser ces questions à ceux qui se proclament "anti-Charte" :

  • Qu'avez-vous fait pour le druidisme ? Mis à part écouler vos livres, briller en société et servir votre image, en quoi agissez-vous vraiment ?
  • Que défendez-vous, en dehors de vos griefs personnels et de vos querelles d'ego ?
  • Qu'avez-vous dénoncé publiquement, sinon la forme de la Charte et la présence de tel ou tel signataire que vous n'aimez pas ?
  • Qu'avez-vous construit, proposé, organisé, publié, pour le bien commun ?
  • À quel moment avez-vous élevé la voix contre les dérives, les impostures, les discours haineux, le mercantilisme, le racisme, ou le charlatanisme rampant qui gangrènent certaines marges du druidisme ?

Vous êtes contre la forme ? Fort bien. Mais alors proposez.

Sortez des réseaux sociaux. Venez au rassemblement du mois d'août.
Si vous avez des critiques, des idées, des propositions : exprimez-les en face, avec courage et clarté.
Mais quittez vos écrans et engagez-vous concrètement. La Tradition ne se construit pas derrière un clavier, mais par la parole donnée et l'action partagée.

Sachez-le : en voulant abattre ce qui a été pensé comme un rempart éthique, vous ne vous opposez pas seulement à des signatures ou à une méthode.
Vous vous alignez, de fait, avec ceux qui utilisent le mot "Druide" pour asseoir des délires égotiques, manipuler des personnes vulnérables, ou masquer des comportements immoraux voire criminels.
Vous affaiblissez la vigilance collective et offrez un boulevard à ceux qui transforment le druidisme en business, en gouroutisation, ou en outil de domination.

Refuser un cadre commun, ce n'est pas défendre la liberté — c'est défendre l'absence de responsabilité.
Et dans un monde où tout peut être récupéré, dévoyé, souillé… l'absence de responsabilité est une forme de complicité.

La charte est un socle commun, un rempart contre les dérives, contre les abus de pouvoir, les mensonges historiques, les autoproclamations insensées, les discours haineux, le racisme, le sexisme, ou encore la marchandisation de notre spiritualité.
Elle est ce qui permet de dire avec clarté : "Non, ceci n'est pas le druidisme. Ce que tu fais salit le nom que tant d'hommes et de femmes ont porté avec honneur."
Refuser une Charte éthique, c'est refuser de poser des limites au mensonge, c'est laisser le champ libre aux imposteurs qui défigurent notre chemin. C'est, en réalité, défendre le droit de nuire sans être remis en question. C'est faire passer l'ego avant la communauté.

Car ce que redoutent tant les opposants à une Charte, ce n'est pas une perte de liberté. C'est une perte de pouvoir sans contrôle.
Mais un Druide qui craint l'éthique, c'est un homme ou une femme qui cache quelque chose.
Un Druide qui rejette la transparence, c'est un Druide qui a déjà oublié les serments.

La Charte ne prétend pas détenir LA VÉRITÉ.
Elle trace un sillon de cohérence, d'humilité, de vigilance, face à un monde où les faux guides pullulent et où l'étiquette de « Druide » est trop souvent galvaudée.

Ceux qui ont signé la Charte ont dit : nous ne sommes pas parfaits, mais nous voulons faire au mieux, ensemble.
Ceux qui s'y opposent disent, en creux : je veux continuer à faire ce que je veux, sans jamais être confronté à mes actes.

Car après tout, parmi les opposants à la Charte – et reconnaissons qu'il en existe certains qui sont sincères et respectables – se trouvent aussi les déviants, les traîtres à leurs propres paroles.

  • Ceux qui dénoncent publiquement les charlatans tout en livrant leurs amis aux pires imposteurs pour faciliter l'infiltration de faux druides ou de gourous.

  • Ceux qui se disent opposants tout en pratiquant une pseudo-naturopathie druidique, ou en organisant des stages chamaniques payants, détournant ainsi l'héritage spirituel au profit du marché.

  • Ceux qui osent blanchir d'anciens militants néonazis en les rebaptisant comme des "enfants de cœur" sous prétexte de tolérance.

  • Ceux enfin qui, derrière leur façade de moralité, maltraitent psychologiquement leurs propres initiés pendant des années, brisant des appels et salissant la transmission.

  • Ceux qui tentent de s'approprier des titres historiques en manœuvrant en coulisses déshonorent les assemblées qu'ils déchirent de l'intérieur. Sans parler des menteurs et des girouettes qui sondent l'opinion pour rester dans les bonnes grâces.

Tous les opposants, quelles que soient leurs divergences de façade, se retrouvent unis dans leur volonté de DÉTRUIRE.
Nous, au contraire, avons choisi de nous rassembler pour CONSTRUIRE, PROTÉGER et faire GRANDIR.
Et c'est là que se trouve toute la DIFFÉRENCE.

Gardons la porte ouverte au dialogue, mais fermée aux compromissions.

Car notre avenir dépend de notre COURAGE à DÉFENDRE ce qui est JUSTE, même si cela DÉPLAÎT.

/I\
Uindocaruos.