La Méditation celte

La meilleure manière de prier « à la celte » ? Une position à caractère « yoguique » ?
Sur le chaudron de Gundesdrup, Cernunnos en tailleur (image 1).
Et puis, sur neuf sites archéologiques gaulois au moins, associés à de hautes fonctions, probablement sacerdotales, des personnes inhumées en tailleur (image 2).
La meilleure manière de « prier » à la celte, ne serait-elle pas celle-là ?

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COMPARATISME POST-YAMNA, AVEC L'HINDOUISME...
... ET DÉCEPTIONS NÉO-DRUIDIQUES

Cela fait bien sûr écho, au comparatisme post-yamna (« indo-européen ») puisque les Druides seraient aux Celtes, ce que les Brahmanes seraient aux Hindous [0] 😃
Mais, à ce propos du comparatisme post-yamna, je dois dire quelque chose de triste :
et c'est qu'il a conduit à des abus.
(Des abus, même de la part de personnes que j'ai célébrées, notoirement celle ici : [1].)
Qu'on se comprenne bien : le comparatisme post-yamna est utile.
Utile.
C'est tout, et c'est déjà pas mal 😊
Car les Celtes ne sont pas des Hindous [0].
Et, si vous preniez connaissance de certains contenus druidiques supposés hindouisants [2]...
... vous réaliseriez vite, avec un peu d'érudition, qu'en bien des manières, ce druidisme hindouisant a décroché de l'archéologie [3]...
... au profit d'une volonté de parachèvement saugrenue.
De la part du druidisme hindouisant (qui, de base, comparatiste, était pionnier) c'est une déception pour le monde néo-druidique :
c'est qu'il ne va pas au bout de sa posture reconstructionniste !
(Mais, c'est sûr, les personnes hindouisantes en général, et les personnes celtisantes+hindouisantes en particulier, y trouveront leurs gratifications !
Ne crachons pas dans la soupe !)
(Cette soupe est toujours plus claire 😊
que les vagues mouvances écospirituelles
– même supposées simili-hindouisantes –
adeptes des « primitivisme » et « essentialisme » [4]
ou des « hermétisme », « naturalisme » et « universalisme » [5]
supposés néo-druidiques
sans parler du wiccanisme
– auxquels je souhaite à tous d'être heureux, à condition de ne jamais faire passer des vessies pour des lanternes 😉)
De toutes façons, de manière générale, pourquoi les néo-druides...
... devraient-ils plus s'aimer que les archéo-druides [6] ?
Il faut que le tout-public quitte son irénisme.
Ajoutons enfin, que les influences péri-yamna, à la fois phéniciennes et ibères, sont importantes chez les Celtes [7].
C'est qu'elles touchèrent aussi Hellènes et Romains, avec lesquels – en plus des Danes – il faut comparer les Celtes avant tout ! 😁

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DU SHAMANISME CELTIQUE ?

Si « shamanisme celtique » il y avait, alors il y aurait certes « shamanisme hindou ».
Car la posture « yoguique »
– position dite « du lotus » dans l'hindouisme, assis en tailleur –
est aussi une posture observée chez les peuples au shamanisme marqué (Sibérie, Afrique, Amérique du Sud).
C'est une posture de Connaissance 🤯
Objection « civilisée » : quand on n'a pas de chaise,
on s'assoit par terre, et la position en tailleur
semble assez naturelle et pratique...
Oui, sûrement 🥳
Et néanmoins, ce ne sont pas des « prieurs » ou « méditeurs » à genoux, que l'on a retrouvés, quant à ces cultures.
La posture assise est évidemment axiale.
Si Cernunnos est peut-être un Dieu « de la Nature »,
il dispose aussi d'une axiologie royale [8], la racine CRN étant celle de la couronne.
Le roi est l'axe entre le spirituel et le matériel, entre ses Druides et ses Peuples.
Il faut lire René Guénon sur la question.
Le guénonien Ananda Coomaraswamy en parle aussi, dans ses lectures du bouddhisme (qui n'est pas hindou ni shaman en soi, mais ressort bien du domaine aspecté).
Il faut observer encore, évidemment, que la culture pré-yamna (« indo-européenne ») provient de la toundra eurasiatique, c'est-à-dire de cultures shamaniques qui seraient doublement passées dans le celtisme et l'hindouisme.
=> En évoluant avec les animismes archaïques, européen et indien, puis vers ce qu'il est convenu de nommer « religions polythéistes », qui sont d'abord des animismes structurés 🤓

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PRUDENCE !

Ainsi, on aurait tort de parler de « shamanisme celte » (comme fit Jean Markale, enthousiaste, quoi qu'à tâtons) ou de « shamanisme hindou ».
(De même qu'on aurait tort de produire, comme c'est le cas évoqué ci-dessus, un « hindouisme celte ».) 😮
Le shamanisme appartient bien à des cultures fortement « sauvages »
(« forestières » au sens étymologique)
et/ou « nomades »
(les nomades, contrairement aux préjugés, nomadisent avant tout sur un vaste territoire, connu et maîtrisé avec ses points de campement, au long de l'année : c'est toujours le cas des travailleurs saisonniers et des gens du voyage – pourtant à majorité chrétienne, aujourd'hui).
C'est que, de manière générale, on a tort d'amalgamer, n'est-ce pas ? 😃
Les amalgames sont nuisibles.
Nos rétrospections plus ou moins historiques (mais plus « moins » que « plus » – « historiques » – dans le tout-public) ne servent que nous.
Nos comparatismes ne servent que nous.
Les maigres continuités ne sont retenues que par nous.
C'est nous, Modernes, qui, comparant et connectant, produisons des amalgames.
Quand on aime, on oublie la prudence ! 😄
Pourtant, c'est aimer vraiment, que d'être prudent, avec ce qu'on aime.
D'où la valeur fondamentale des savoirs et méthodes archéo|historien(ne)s parmi nous.

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LA POSTURE ASSIS EN TAILLEUR, LA MEILLEURE MANIÈRE DE « PRIER » À LA CELTE, DONC ?

Les savoirs et méthodes archéo|historien(ne)s ne sont pas là pour contredire le tout-public, mais l'instruire 🥸
Or, ici, nous apprenons bien qu'être assis en tailleur, posture hindoue et shamane aussi, est une manière de « prier » à la celte.
« Prier » ... ou plutôt « méditer » !
Il y a bien une méditation celte, voilà ce que les savoirs et méthodes nous apprennent.
Remplace-t-elle – la méditation – les sanctuaires plus ou moins naturels|artificiels et leurs sacrifices ?
C'est-à-dire : remplace-t-elle le rite ?
Certes non ! 😄
D'ailleurs, la méditation est une activité nécessitant du calme.
Mais, vous me direz, pas plus de calme que la prière monothéiste !
D'ailleurs, les hindous et les bouddhistes, méditent en collectivité au sein de certaines écoles, même s'il est vrai que les fêtes et les rites communautaires préfèrent des moments de « contemplation intérieure » silencieux, finalement comme dans toute religion, sans véritable méditation.
Mais enfin, les communautés druidiques sont petites, voire très petites, souvent composées de cheminants en voie d'initiation.
La méditation est donc un moment intégrable...
... et même fortement recommandé, puisque, de toute évidence archéologique, les adeptes avancés voire sacerdotaux avant tout, méditaient 😁
À titre personnel, j'ai eu la chance que la méditation me vienne avec envie et spontanéité, car je sais bien qu'elle peut être ennuyeuse autrement 😅
Sur la base du panthéon celte, je témoigne qu'il est véritablement possible de partir d'une contemplation intérieure, du déploiement d'un|e Dieu|éesse, pour approfondir sa Connaissance et caresser le Divin pur [9] en s'éveillant.
Enfin, le celtisant lambda peut se contenter d'invocations sacrificielles, sur son autel personnel, ou lors de cérémonies communautaires : c'est fondamental, à commencer pour les Druides 😊

Segodanios, tiré de Diuiciacos

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[0] Comparatisme post-yamna : suivre.
[1] Personne que j'ai notoirement célébrée : suivre.
[2] C'est évidemment le cas, du « druidisme [dit] orthodoxe » [par ses propres praticiens, à commencer par la personne que j'ai notoirement célébrée [1]... ce qui n'est évidemment pas sans poser question post-chrétienne, pour le meilleur intellectuel et le pire cultu(r)el, bien qu'il y ait un crédit guénonien]. 
[3] Pour un druidisme archéologique, c'est là : La Religion des Celtes dont les articles sont aussi diffusé sur ce site.
[4] Supposés « primitivisme » néo-druidiques : suivre.
[5] Supposés « hermétisme », « naturalisme » et « universalisme » néo-druidiques : suivre.
[6] Contre l'irénisme tout-public devant le druidisme : 
[7] Cf. Antique Sud-Ouest : ligure, ibère, celte, punique, romain, vascon, goth et sur cette page.
[8] Axiologie royale de Cernunnos : suivre.
[9] Réflexion sur le Soi + Réflexion sur le Divin pur.
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Images : Cernunnos, sur le chaudron de Gundesdrup, ainsi qu'un Celte assis en tailleur, archéologiquement découvert près de Dijon.