« Nous faisons partie de ce que nous cherchons »

Chères Sœurs, Chers Frères, Chères Amies, Chers Amis,
Nous avons récemment échangé autour du monde actuel avec une personne profondément engagée dans la voie sacerdotale. Au fil de la discussion, une question essentielle a surgi : pourquoi sommes-nous ici, au fond ? Et plus précisément : pourquoi avons-nous choisi ce chemin ?
De là est née une autre interrogation, tout aussi fondamentale : pourquoi le Druidisme ? Pourquoi suivre la voie des Druides aujourd'hui ?
J'aimerais vous partager ici ma réflexion, qui, je l'espère, pourra également résonner avec certaines des questions que vous vous posez.
Il est des chemins que l'on ne choisit pas : ce sont eux qui nous appellent. Non par la voix du tumulte, mais par le murmure du monde. Le chemin des Druides est de ceux-là. Il ne mène ni à la domination, ni à la fuite, mais à la réconciliation. Réconciliation de l'homme avec lui-même, avec le vivant, avec les forces visibles et invisibles que nous appelons Dieux et Déesses qui tissent la trame du cosmos.
À l'origine, l'homme observait pour survivre. Puis il observa pour comprendre. Peu à peu, l'observation devint science, la science devint spécialisation, et la spécialisation, séparation. L'homme érudit sut nommer les éléments, mais il en oublia leur chant. Il put disséquer le vivant, mais perdit le lien avec la vie.
Le Druidisme, tel que nous le retrouvons aujourd'hui, n'est pas une nostalgie figée du passé. C'est une tentative de ré-union. Il rappelle que le savoir, s'il n'est pas enraciné dans l'être, devient une coquille vide. Qu'une vérité démontrée sans sagesse vécue est une lumière froide, incapable d'éclairer l'âme.
Ainsi, avancer sur le chemin des Druides, ce n'est pas renoncer à la raison : c'est l'ouvrir au mystère. C'est refuser la fracture entre science et conscience, entre nature et culture, entre esprit et matière. C'est retrouver l'essence de toute chose, non comme une abstraction, mais comme une présence. Une pierre n'est plus seulement un minéral : elle devient mémoire. Un arbre n'est plus simplement un organisme : il devient témoin.
Le Druide n'impose pas une vérité : il cherche le lieu où toutes les vérités viennent boire. Il marche sans prétention, mais avec exigence. Il sait que toute connaissance qui ne rend pas plus humble est un mensonge déguisé.
Peut-être est-ce cela, au fond, la véritable sagesse : un regard qui relie, un cœur qui écoute, une main qui n'arrache pas, mais consacre.
Et dans cette marche silencieuse, entre ciel et terre, entre mythe et réalité, il devient possible d'effleurer – parfois – cette vérité si proche, qu'on l'avait oubliée : nous faisons partie de ce que nous cherchons.