Esclandre entre la DRU et la CDA : explications

Chères Soeurs, Chers Frères, Chères Amies, Chers Amis,

Vous avez tous pris connaissance du communiqué de la DRU.

Il est regrettable que la passion ait pris le pas sur la raison. C'est pourquoi je vais répondre aux accusations portées contre nous et exposer les véritables problèmes et reproches qui nous sont adressés.

Accusation de déloyauté et de trahison :

La DRU nous accuse d'avoir fait preuve de déloyauté et de trahison envers nos serments.

Or, la trahison est l'un des poisons les plus pernicieux de notre époque, où les valeurs se perdent. Elle est aux antipodes mêmes de la fonction druidique.

Par nos Dieux et nos anciens, la Comardiia Druuidiacta Aremorica n'a rien à se reprocher et rejette fermement ces accusations.

Concernant les propos de notre Nouentos :

La DRU nous reproche d'avoir toléré les paroles déplacées de notre Nouentos. Il est vrai qu'il a tenu des propos inappropriés et qu'il a été repris pour cela. Cependant, l'attaque la plus virulente contre la DRU est survenue alors que j'étais en deuil, à la suite du décès d'un parent. J'avais clairement indiqué qu'à mon retour, je convoquerais notre conseil pour statuer sur ses actes et présenter nos excuses à la DRU.

Il est évident qu'un novice ne représente pas l'ensemble des sacerdotes et qu'il était inapproprié d'exiger une réaction immédiate de ma part alors que j'étais pris entre une mise en bière et une cérémonie funéraire. La DRU en était consciente, mais elle a malgré tout choisi une attitude antifraternelle et extrémiste.

Concernant notre position face au conflit entre la DRU, la CCC et notre frère le Grand Druide de la Gorsedd De Bretagne Ofisiel, Per Vari Kerloc'h :

La DRU nous reproche de ne pas avoir pris position dans ce différend. Or, le serment que nous avons prêté à la DRU est le même que celui fait à Per Vari Kerloc'h.

Face à deux groupes avec lesquels nous avons un engagement fraternel, l'honneur nous commandait de ne pas choisir de camp, mais de favoriser la paix et la réconciliation.

Pourtant, la DRU, dans la situation présente, tente de créer un conflit ouvert entre la CCC et la CDA, ce qui mènera inévitablement à une rupture des liens fraternels.

Les faits reprochés se sont déroulés entre la CCC et nous. Il y a certes eu des débordements, mais la franchise, le dialogue, le discernement et la fraternité nous ont permis de tenir ensemble pendant plusieurs années.

Il est bien regrettable d'en être arrivés là.

Concernant la Charte du Druidisme Orthodoxe et la Charte Éthique des Druides :

Ils ne l'ont pas écrit dans leur communiqué, mais la veille du conflit ouvert, la DRU nous accusait déjà d'avoir davantage soutenu et promu la Charte des Druides au détriment de la Charte du Druidisme Orthodoxe.

Selon eux, j'aurais à ce moment-là trahi « mes frères orthodoxes ».

Cette accusation est infondée. Comme je l'ai expliqué, la Charte du Druidisme Orthodoxe été rédigée en deux jours par trois groupes partageant une même vision, avec des objectifs différents de la Charte éthique.

En revanche, la Charte Éthique des Druides a nécessité presque deux années de travail, impliquant dix-sept groupes druidiques (dont certains ne l'ont finalement pas signée), et a suscité de nombreux débats publics ainsi qu'une couverture médiatique.

Concernant la médiation avec le Druide Auetos :

Dans un effort de conciliation, j'ai contacté le Druide Auetos. Celui-ci m'a avoué que la DRU était animée d'une colère noire à notre égard et qu'elle était de nature colérique et incontrôlable, ce qui explique en partie la situation actuelle. Il a également déclaré que si j'avais pris connaissance par de ce qui était écrit sur nous, je me serais « mis à parler catalan ».

Il est donc évident que la médisance et les complots ne viennent pas des sacerdotes de la CDA. Qui sont alors les véritables traîtres ?

Le Druide Auetos a eu un comportement juste, puisqu'il a insisté auprès de la DRU pour attendre dix jours avant d'agir, sachant que j'étais en préparation funéraire pour un parent.

Concernant les méthodes autoritaires et les attaques personnelles :

À plusieurs reprises, en plus d'adopter des réactions colériques, voire tyranniques, et de mener un véritable procès stalinien (« Si nous ne disons rien, nous sommes des traîtres. Si nous sommes francs, alors nous n'aimons pas les Catalans. »),

Conticannatios m'a confié que j'étais, selon lui, le plus proche des Dieux, mais qu'une fois qu'ils verraient mon visage, ils en seraient déçus. Se considère-t-il donc comme supérieur aux Dieux ? En l'occurrence, cela ne nous concerne pas. Ce type de propos demeure néanmoins ambigu, voire dangereux. Peut-être s'agit-il – et espérons-le – d'une mauvaise traduction.

De plus, un jour avant, il m'a expressément demandé de faire taire et de museler mon novice, une exigence qui va à l'encontre de nos valeurs fondamentales.

Nous alertons sur le fait que l'éthique de la DRU mérite d'être réexaminée.

Chez nous, l'humanisme, l'écoute, le soutien, le discernement et l'acte juste sont les piliers de notre engagement, et nous reconnaissons nos erreurs après en avoir discuté entre représentants de nos Nemeta.

Concernant la rupture des liens fraternels :

Selon nos traditions et coutumes, lorsqu'un lien fraternel est rompu, tout comme le liage des bannières, un rituel doit être effectué devant les Dieux, en présence des groupes concernés, afin d'exposer les reproches mutuels et de laisser les Dieux juger qui est le traître.

La DRU, qui prétend pourtant respecter les traditions, refuse ce rituel et maintient un discours incohérent et haineux.

Nous avons de quoi étayer nos affirmations. Tant que ce rituel n'aura pas eu lieu, nous considérons que notre engagement n'est pas officiellement rompu.

La conspiration :

La DRU nous accuse aussi de conspiration. Ma volonté aurait été de diviser la Braterta pour des ambitions et projets « supérieurs ». Pourtant, ce sont eux qui ont voulu tout faire pour dissoudre la Braterta Concano, et les éléments de notre complot, nous l'attendons encore.

N'ayant pas écouté le Druide Auetos, qui préconisait le calme et la patience, ils se sont livrés à un conflit public qui peine tous les membres de notre assemblée.

La Comardiia Druuidiacta Aremorica sort peinée de ce conflit et s'inquiète quant à la structure et au fonctionnement de la DRU.

En laissant la colère dominer, ce groupe semble prendre une direction digne des plus grands extrémistes.

Dès lors, nous ne pouvons plus garantir leur sincérité ni la valeur de leur parole.

La Charte du Druidisme Orthodoxe, bien écrite mais non respectée par ses précurseurs, ne pouvant garantir ni la parole ni l'éthique de la DRU, nous retirons notre signature.

En réalité, tout cela s'est déroulé en une semaine, sans que nos sacerdotes n'aient pu se réunir.

Si, comme je l'avais demandé, ils avaient simplement attendu dix jours, ces événements n'auraient même pas existé. Leur manque de patience et leur impulsivité les ont conduits à se parjurer.

Dans des périodes de conflit, croyant aux mêmes Dieux et partageant la même religion, nous devons privilégier l'échange, les compromis, la patience et la sincérité.

D'après les anciennes valeurs et lois des Celtes :

Il existe trois actes qu'un Druide ne doit pas commettre (sinon c'est la mort ; dans notre société actuelle, la mort se définit par le déshonneur) :

1. Écrire contre quelqu'un une satire injuste.

2. Usurper le pouvoir royal.

3. Coucher avec une femme qui n'est pas la sienne.

Insulter un représentant d'Assemblée ( de traîtrise, la pire des insultes) et une assemblée entière sans fondement, en privé et publiquement, constitue bien pire qu'une satire injuste.

Je n'entends pas manquer de respect à l'ensemble de la DRU, car certains de ses membres, et en particulier l'un d'eux dont j'ai perçu la fraternité, méritent considération.

Cependant, à mes yeux, leurs représentants se sont égarés et ont perdu leur honneur.

Désormais, seuls les Dieux peuvent en juger.

Vous êtes libre de me considérer comme un traître ou de me contacter si vous souhaitez des éléments pour appuyer mes propos.

Que les Dieux et les Déesses nous accompagnent et veillent sur nos actes, nos paroles et nos pensées.

Fraternellement,

ArduDruuis Uindocaruos de la Comardiia Druuidiacta Aremorica