La Vérité, vieille rengaine

19/09/2024

Dans un monde où la vérité se fait vieille rengaine,
On couronne le mensonge, en or et en chaînes.
Les chercheurs de lumière, traqués comme des fous,
S'effacent dans l'ombre sous les rires des loups.

Les livres sont brûlés, les étoiles éteintes,
Et les rêves se noient dans une mer de crainte.
Ceux qui osent savoir, qu'on nomme ennemis,
Sont tombés sous la hache de l'oubli infini.

Les mots vrais se fanent comme fleurs sans racines,
Dans ce jardin stérile où prospèrent les épines.
Les sages se taisent, les menteurs sont rois,
Et l'illusion règne sous des masques de soie.

Les statues des penseurs sont renversées d'un geste,
Car chercher, dans ce monde, c'est un crime funeste.
On érige des temples à l'ignorance béate,
Et chaque question devient une menace ingrate.

Mais au fond des ténèbres, une lueur fragile,
Résiste en silence, invisible, indocile.
Car si la vérité est un écho qui s'efface,
Elle renaît toujours, même dans l'impasse.

Les Dieux s'en sont allés, laissant la nuit profonde,
Dans un silence lourd, qui étouffe tout le monde.
Leurs pas se sont éteints, loin des cieux désertés,
Nous laissant errer seuls, dans l'ombre et l'obscurité.

Ce fut un temps de pause, un souffle suspendu,
Où l'aube ne venait, où rien n'était plus vu.
Les étoiles mouraient, une à une, sans bruit,
Et la terre tremblait sous les ombres sans vie.

Mais dans cette attente, ils préparaient la guerre,
Forgeant leurs éclairs pour briser la misère.
Dans l'invisible feu, loin des yeux des mortels,
Ils aiguisent leur gloire, leur force éternelle.

Puis un jour, ils reviennent, au sommet de l'aube,
Portant la lumière, vêtus d'or et de robe.
Et le ciel s'embrase, les ténèbres s'enfuient,
Avec nos Dieux en tête, nous reprenons la vie.

Ainsi va la trêve, dans les nuits d'éclipse,
Elle cache une aurore, née d'un souffle propice.
Quand les Dieux s'en vont, c'est pour mieux revenir,
Et dans leur retour, c'est nous qu'ils font grandir.

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Uindocaruos

Source photo : Freepik