L'Autorité druidique

Il est à présumer que, même les meilleurs entre les Antiques Druides, ne se reposèrent jamais sur leur Druidicat – leur statut, leur pouvoir. Et parmi les néodruides, d'aucuns de briguer le Pouvoir à travers la spiritualité, et d'autres de ne jamais s'affubler du Pouvoir.
C'est le problème de toute Autorité en général :
rares sont ceux qui se souviennent qu'Elle est là pour Augmenter la Communauté de son Caractère Auctorial, Caractère d'Auteur – et non pour donner le Pouvoir.
Si certes l'Autorité est un pouvoir éthique, ce pouvoir ne saurait provenir que de la Communauté, et il est évident que c'est le tout-public, tout un chacun, en son âme et conscience, qui accorde – ou pas – l'Autorité à un druide aujourd'hui. Au druide, de démontrer sa valeur ! Car les temps ont changé.
Ce n'est pas au néodruide de se sentir automatiquement une valeur,
sans quoi c'est l'autoritarisme, la détorcation de l'Autorité, c'est-à-dire les velléités de Pouvoir, qui règnent : pathétiques, bêtes, et méchantes, comme on le voit aujourd'hui au sein d'une certaine pseudofraternité, tyrannisée et enjôlée par ses pseudodruides (j'ai dénoncé Cilldara, du moins à cette heure ? Probement, laissons-lui le bénéfice du doute à venir ?).
Dans l'Antiquité, le Druidicat socialement intégré permettait peut-être plus aisément de se reposer sur ses couronnes de gui !
Car l'Antique Druide pouvait parler avant les rois-chefs, il anathémisait/excommuniait/interdisait de sacrifices, il dirigeait parfois au moins diplomatiquement.
Le néodruide est démuni face à cela, ainsi son titre nécessite une exigence. Néodruide, ça se mérite !
Le préfixe néo- n'est pas là pour ne rien dire : il s'agit d'un renouveau, non pas d'une nouveauté.
Mais d'ailleurs, considérons les mots : l'Antique Druidicat n'était pas un druidisme.
Dire « druidisme » à son sujet revient à dire « prêtrisme » pour le christianisme...
En fait il n'y a que le celtisme, et toute personne « branchée par le celtisme » est une forme d'adhérente plus ou moins esthétique, plus ou moins inventive, plus ou moins judicieuse, aux Anciens Dieux & Déesses.
Seul le néodruide relève du druidisme, des druidismes
et devrait normalement s'inscrire non seulement dans le celtisme, mais aussi le reconstructionnisme...
... à ceci près, et la nuance est de taille, qu'il faut intégrer l'Histoire des contrées celtophones dans la démarche, par lesquelles le celtisme est revenu à l'Europe dans la Modernité.
C'est-à-dire que les différents Ordres (Néo)Druidiques maintenant séculaires, ne peuvent que respecter leur propre tradition (à condition que – comme tout le monde – ils s'avoient tendanciellement vers le reconstructionnisme, dans le respect des rythmes inertiels de leurs institutions et popularités.
Le Druidicat est ailleurs – toujours ailleurs – mais aussi le Celtisme grand C.
Vouloir devenir sacerdote implique une quête spirituelle particulière.
Après tout ce qu'on a lu, on aura compris que cette quête n'est pas nécessairement plus élevée.
Mais elle doit logiquement l'être, plus élevée.
Alors, il faut le dire, cette quête spirituelle implique un Sens du Devoir dont peuvent s'exempter les non-druides, et ce Sens du Devoir fait toute la différence, toute la particularité, de la démarche sacerdotale.
Normalement, lorsqu'il est honoré en silence par l'exemplarité – sans blabla ni chichi ni gnangnan – il surélève.
« Honore les Dieux, Sois courageux, Ne commets pas de vilenie » rapporte Diogène Laërce au sujet de l'antique enseignement druidique.
C'est un bon début.
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Source de l'image : série Britannia, qui donne une image atroce du pouvoir druidique/du druidicat, inspirée par la xénophobie romaine.
Segodanios, tiré de Diuiciacos