Le Clanisme et le Civisme ne sont pas le nationalisme, aucun lien de cause à effet

C'est en partie à Rome, que l'on doit l'idée de "nation", car auparavant le sentiment était plutôt civique (attaché à une cité) et clanique (attaché à un clan qui pouvait migrer). Ainsi, même les "Gaulois contemporains", nationalistes, sont redevables à Rome, puisqu'ils s'identifient à l'une des provinces qu'elle constitua.
Les Romains étaient moins nationalistes ni impérialistes, que "civistes", car l'imperium romain est une extension qui n'a pas la mentalité d'emprise absolue, mais de rayonnement civique avant tout. De même, les Athéniens, les Spartiates, etc. étaient de tels "civistes".
Nous pouvons dire à vue de nez, que les Bibractiens, les Alésiens, etc. avaient ce même "civisme", parmi les Gaulois. C'est-à-dire qu'ils distinguaient entre Eux et les Barbares, avec des degrés d'intégration relatifs à la citoyenneté, avec ses métèques et ses esclaves.
Quant aux autres clans, eh bien, comme leur nom l'indique, ils étaient "clanistes", ils pratiquaient le "clanisme". L'étranger y avait l'hospitalité passagère, intégré au compte-goutte selon des mœurs très sélectives, conditions de la survie du groupe.
Mais le nationalisme, impose son emprise territoriale.
En cela, il est plus "impérial" et plus "absolu", que le civisme et le clanisme.
Le nationalisme concerne un monde aux territoires entre guillemets, "devenus trop vastes" pour qu'on s'y reconnaisse sincèrement. C'est une éthique de la reconnaissance territoriale entre inconnus.
Notons, au passage, que le communisme, quoi qu'internationalisé, fonctionne de la même manière : une éthique de la reconnaissance entre inconnus. Si les Anciens avaient lancé un franc "camarade" aux étrangers, ils se seraient exposés à tous les dangers, et globalement au ridicule.
Bien entendu, on vous laisse le soin de décider, pour aujourd'hui, quelle est votre option.
Après tout, les civistes adhéraient à leurs mythes fondateurs autant que les nationalistes.
Et les clanistes formaient des mouvances animées par des mythes directeurs autant que les communistes.
La forme du monde a changé, mais rien n'a changé.
Segodanios, tiré de Diuiciacos