Méditation sur l'orgueil

11/01/2024

Chères Soeurs, Chers Frères, Chères Amies, Chers Amis, 

L'orgueil, cet hôte flamboyant de l'âme humaine, se dresse tel un monument à la grandeur et à la chute de l'homme. Majestueux dans sa splendeur, il est à la fois une couronne et une chaîne, exaltant l'esprit tout en l'aveuglant.

Orgueil, tu es le chant du coq au lever du soleil, proclamant la gloire de son propre chant tout en ignorant l'aurore qui se déploie autour de lui.

Tu es ce feu qui brûle dans le cœur de l'homme, lui insufflant force et assurance.

Sous ton égide, les simples mortels se hissent au rang de héros, bravant les tempêtes et les océans de l'adversité avec une volonté de fer.

Mais dans cette même flamme se trouve une chaleur dévorante, consumant la sagesse et la modération, laissant derrière elle des cendres d'arrogance et d'égarement.

Orgueil, tu es le sculpteur qui façonne les rois et les conquérants, leur insufflant une vision qui transcende le commun des mortels. Sous tes coups de ciseau, naissent des empires, des chef-d'œuvres, des légendes gravées dans le marbre de l'histoire.

Mais cette même main qui élève peut aussi détruire, transformant la noble ambition en une soif insatiable de pouvoir, de reconnaissance, aveugle aux conséquences de ses actes.

Dans ton miroir, l'homme voit un reflet agrandi de lui-même, un titan parmi les hommes, mais souvent, il devient sourd aux murmures de la vérité, aveugle aux limites de sa propre mortalité.

L'orgueil, dans son excès, devient un voile qui masque la réalité, un filtre qui déforme la perception du monde et de soi.

Pourtant, dans ton essence, il existe aussi un appel à l'excellence, un défi à se surpasser.

Quand tempéré par l'humilité, tu deviens un moteur de grandeur, poussant l'homme à atteindre des sommets inexplorés, non pas pour la gloire personnelle, mais pour l'accomplissement de quelque chose de plus grand que soi, un mot existe : la fierté.

En toi, orgueil, réside donc une dualité complexe, un équilibre délicat entre l'auto-exaltation et l'autodestruction.

Tu es un compagnon de voyage dans la quête humaine, un avertissement éternel des dangers de l'excès, et un rappel que la vraie grandeur réside dans la capacité à reconnaître ses propres limites et à chercher la grandeur non pas pour soi, mais pour le bien de tous.

La fierté et l'orgueil, bien que souvent confondus, sont en réalité deux mondes distincts qui cohabitent dans le spectre des émotions humaines.

La fierté est lumineuse, elle est le sentiment noble et gratifiant qui naît de nos accomplissements, de nos efforts, de la reconnaissance de nos propres valeurs et de celles des autres.

Elle est ce sentiment chaleureux qui nous enveloppe lorsque nous regardons le chemin parcouru, les obstacles surmontés, le travail bien fait.

La fierté est un hommage à la persévérance, à la force de caractère, un embrassement de nos succès sans renier nos échecs.

L'orgueil, en revanche, est une force plus sombre et plus solitaire. Il se nourrit de l'égo, de la supériorité perçue, non de la réalisation véritable.

L'orgueil est souvent une façade, une armure brillante cachant des faiblesses, un besoin de reconnaissance externe, une dépendance à l'admiration d'autrui.

Il est l'ombre de l'arrogance, une surestimation de soi qui aveugle, qui éloigne des vérités humbles mais essentielles.

L'orgueil est un piège, une forteresse qui isole de la compassion et de l'empathie, qui altère la perspective sur soi-même et sur le monde.

La fierté est un partage, elle est inclusive. Elle nous permet de célébrer nos réussites tout en reconnaissant celles des autres. Elle ne diminue pas autrui mais reconnaît que chaque personne a son chemin, ses luttes, ses victoires.

La fierté est un lien qui nous unit dans nos quêtes communes d'excellence et de croissance.

L'orgueil, lui, est exclusif. Il sépare, il classe, il divise. Il place le soi sur un piédestal, souvent construit sur des illusions, des perceptions faussées de la supériorité. L'orgueil nous éloigne des autres, car il ne permet pas de voir la valeur intrinsèque de chaque individu, indépendamment de ses réussites ou de ses échecs.

En fin de compte, la fierté et l'orgueil sont deux réponses à nos réalisations et à notre place dans le monde.

La fierté est enracinée dans la réalité, dans une compréhension authentique de nos forces et de nos faiblesses.

L'orgueil, cependant, se perd dans une illusion de grandeur, une quête sans fin pour une estime de soi basée sur des critères externes et superficiels.

C'est pourquoi, dans la fierté se trouve la possibilité de croissance, de connexion, d'humilité, tandis que l'orgueil mène souvent à l'isolement, à la désillusion et à la stagnation.

Le Druide sacerdote, sage et savant de la religion des celtes, se tient à l'intersection de la fierté et de l'humilité, un équilibre délicat à maintenir au sein de son cœur et de son esprit.

Chaque jour, il s'engage dans son œuvre sacrée avec une fierté légitime, une fierté qui s'enracine non pas dans l'égo, mais dans la conscience de la valeur de son travail.

Il est le représentant, défenseur et un intermédiaire entre les forces terrestres et les divinités célestes, un maître des rites qui nourrissent la terre et poussant l'homme à être meilleur.

Cette fierté est juste et nécessaire, car elle est le reflet de son dévouement, de sa connexion profonde avec les éléments, de sa compréhension des cycles de la vie et de la mort.

Cependant, le druide sait qu'il doit se garder de l'orgueil, cette ombre séduisante qui guette même les plus sages et les plus savants.

L'orgueil est l'oubli de la place qu'on occupe dans l'immense tapisserie de l'existence, un oubli qui peut mener à la surévaluation de son rôle et à la sous-estimation de celui des autres.

Le druide conscient de ce danger reconnaît que, bien qu'il détienne un savoir et une fonction honorable, il n'est qu'un fil parmi tant d'autres dans le tissu de la vie.

Il sait que chaque plante, chaque animal, chaque pierre, chaque essence détient sa propre sagesse, essentielle à l'équilibre du monde.

Le vrai druide, alors qu'il œuvre chaque jour, le fait avec un cœur humble, rappelant constamment à lui-même que sa force réside dans son union avec les Dieux, ses Soeurs et Frères Druides et non dans sa domination sur elle.

Il célèbre ses réussites, mais reste conscient de ses limites, de ses échecs, apprenant continuellement de la terre et de ses créatures.

Dans cette humilité, il trouve une fierté plus profonde, une fierté qui ne cherche pas la reconnaissance ou l'admiration, mais qui se satisfait de l'harmonie et de l'équilibre qu'il aide à maintenir.

Passant des fois par des périodes de tempête, la quête du juste passe par des batailles, pour un seul objectif : la paix durable.

L'inaction, c'est l'inertie, l'inertie est la fin du monde.

La question de la paix est centrale dans les réflexions philosophiques, politiques et religieuses.

Doit-on tout accepter au nom de la paix, ou faut-il agir, parfois de manière conflictuelle, pour instaurer une paix durable? Cette interrogation nous amène à examiner les concepts de paix, de passivité, et d'action, en les mettant en perspective avec les idéaux de justice et de liberté.

D'un côté, l'acceptation semble être une voie vers la paix. La philosophie stoïcienne nous enseigne l'importance de l'acceptation des événements extérieurs pour atteindre la tranquillité intérieure.

Cependant, l'histoire nous montre que l'acceptation passive peut conduire à des injustices prolongées.

Des philosophes comme John Stuart Mill et Hannah Arendt ont souligné l'importance de l'action, même conflictuelle, pour défendre les principes de justice et de liberté.

La véritable paix ne réside pas seulement dans l'absence de conflit, mais aussi dans la présence de justice et d'équité.

La passivité peut parfois préserver une paix superficielle, mais elle risque d'ignorer les racines profondes des conflits et des injustices.

D'autre part, l'action, guidée par des principes éthiques et la recherche de justice, peut être nécessaire pour créer les conditions d'une paix durable.

Il convient donc de trouver un équilibre entre acceptation et action, en reconnaissant que la paix est un processus dynamique qui requiert à la fois la sagesse de savoir accepter ce qui ne peut être changé et le courage d'agir là où le changement est possible et nécessaire.

Ainsi, la paix durable est moins un état permanent qu'un objectif vers lequel nous devons constamment travailler, en équilibrant prudemment les stratégies d'acceptation et d'action.

Le Druide marche sur un chemin étroit, balisé par la fierté d'un côté et l'orgueil de l'autre. Sa tâche quotidienne est de naviguer sur ce chemin avec sagesse, en se rappelant que sa véritable grandeur réside dans son service dévoué aux Divinités, aux anciennes traditions, et à l'équilibre de la vie.

Dans cette démarche, il incarne l'idéal d'une fierté mesurée, d'une puissance exercée avec responsabilité et d'une sagesse qui embrasse humblement la vastitude de l'univers.

( Et peut-être dans un siècle qui sait : « Les Druides sont les plus juste des hommes » de

de Strabon renaîtra de nos cendre ? Nous avons encore du boulot ! )

En attendant, prenez soins de vous.

Que les Dieux nous guident.

Fraternellement.
Druidos Uindocaruos